Le discours du président Thiam continue d’alimenter le débat politique ivoirien
Réponse du berger à la bergère. C’est ainsi qu’on pourrait qualifier ce qui se passe entre le PDCI-RDA et le RHDP.
Après la récente sortie du porte-parole principal du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP, parti au pouvoir), Kobenan Kouassi Adjoumani, en réaction au discours prononcé par Tidjane Thiam à Aboisso le 21 décembre 2024, le service de communication du PDCI-RDA n’a pas attendu longtemps pour apporter la réplique à M. Adjoumani.
Lors du meeting d'Aboisso, Tidjane Thiam a évoqué l’allégorie d’un couple de 14 ans d’union dont l’épouse, délaissée, battue, inconsidérée et affamée a son regard tourné vers un nouveau venu. Thiam avait indiqué que l’épouse malheureuse était la Côte-d’Ivoire sans toutefois cité le nom de l’ « époux ». Une sortie mal perçue par le porte-parole du RHDP qui la qualifie de « goutte d’eau de trop ». Pour M. Adjoumani, « Tidjane Thiam à travers cette ironie de mauvais goût et du reste mal inspiré a tenté d’exposer le président de la République aux railleries des militants du PDCI », rappelle-t-on.
Ci-dessous, la réaction du PDCI en réponse à la sortie du porte-parole principal du RHDP
Comme à leurs habitudes, les thuriféraires du RHDP n’ont pas perdu de temps pour répondre au grand message du président du PDCI-RDA, message délivré samedi 21 décembre 2024 à Aboisso lors du grand et beau meeting qui y a eu lieu. Et comme toujours, lorsque l’émotion l’emporte sur la raison, c’est le doigt que l’on regarde lorsqu’on montre la lune. L’ire de Monsieur Adjoumani est venue de l’allégorie du couple de 14 ans d’union dont l’épouse, délaissée, battue, inconsidérée et affamée a son regard tourné vers un nouveau venu. Et pourtant le président Thiam avait clairement indiqué que l’épouse malheureuse était la Côte-d’Ivoire. Il n’a cité le nom d’aucun « époux ». Pourquoi Monsieur Adjoumani s’empresse-t-il de répondre ? La réaction de Monsieur Adjoumani, montre vraiment la profondeur du message-conseil du président Thiam. Car, que constate-t-on ? Au lieu de se tourner vers l’épouse délaissée et entendre ses souffrances, que fait le mari ? Il insulte celui pour qui désormais, le cœur de son épouse bat la chamade. Or, il est établi que ce comportement accentue l’intérêt de l’épouse frustrée pour le nouveau venu. Le président Thiam lui montre la lune et c’est le doigt qu’il regarde. En réponse au discours du président du PDCI-RDA, Monsieur Adjoumani n’a pas trouvé mieux à faire que de servir une allégorie insipide dont il n’a pas pris le temps de mesurer le ridicule. Voici le sieur Adjoumani dans son allégorie du « fils de la lignée royale ». Gros Jean comme devant !!!Monsieur Adjoumani, visiblement, ne connait pas l’histoire de son pays. Il ne sait du coup d’Etat de 1999, que ce qui lui a été ingurgité comme éléments de langage. Pour sa culture et sa mémoire, il est utile de lui rappeler que le coup d’Etat a eu lieu après la signature du bouclage du tour de table financier du pont HKB qui a eu lieu le 15 décembre 1999. Quelques jours après la cérémonie, le ministre du Plan et de la Programmation du Développement de l’époque, en l’occurrence Monsieur Thiam, partait en vacances avec sa famille. Il était hors du pays lorsque survenait le coup d’Etat. Il aurait pu se réfugier dans le pays où il était en vacances, comme l’auraient fait certains poltrons, à sa place. Il a pris son vol et est revenu au pays, se présenter aux nouvelles autorités. Celles-ci (plus précisément feu le général Guéi Robert), ont loué son courage et lui ont proposé de travailler avec elles. Ce qu’il a poliment refusé parce que ne pouvant faire commerce avec une junte. Il a fait la passation des charges au Premier ministre Seydou Diarra et est parti. Dans le même temps, des félicitations et des motions de soutien à la junte fusaient de certaines chapelles politiques. Monsieur Thiam ne pouvait accommoder ses principes d’antivaleurs. Sa prise de position était sans équivoque, conforme à ses principes et à ses valeurs. Son aversion pour la violence ne date pas d’aujourd’hui et n’est pas circonstancielle. Il est constant sur cela dans chacune de ses prises de parole.
Ce qu’a fait le président Thiam s’appelle du courage.
Monsieur Thiam est parti à cause du coup d’Etat et ses commanditaires. Sans ces derniers, il ne serait jamais parti. On n’imagine ce qu’aurait gagné la Côte-d’Ivoire de 20 ans de présence de Monsieur Thiam.
Ce n’est pas la première fois que les porteurs de la parole du RHDP travestissent la vérité sur le coup d’Etat pour nuire à leur pire, redoutable et craint adversaire Tidjane Thiam. Stratégie vaine et improductive. Il est utile de leur rappeler que répéter un mensonge autant de fois que l’on voudra ne le rend pas vrai. Dans sa réponse, Monsieur Adjoumani s’interroge et interroge le président du PDCI-RDA. En effet, « M. Tidjane Thiam serait-il revenu en Côte d’Ivoire si notre pays n’avait pas encore fini de gérer les conséquences du coup d’Etat de 1999 ? », s’interroge-t-il. Monsieur Adjoumani est-il sûr qu’il a fini de gérer les conséquences du coup d’état de1999 ?», D’où croit-il que vient cette nouvelle Côte d’Ivoire en rupture de ban avec ce qui avait fondé sa réputation et construit son image ? Est-ce là ce que renferme le concept de l’houphouëtisme dont se prévaut le RHDP ? Le coup d’Etat tant souhaité par certains et applaudi par d’autres, a créé cette Côte d’Ivoire aux antipodes du rêve de feu le président Houphouët-Boigny. Monsieur Adjoumani poursuit en se demandant : « Ou encore, y serait-il retourné (en Côte d’Ivoire) si nous n’avions pas encore fini avec la crise de 2002, ou les turbulences politiques de2010 et 2020 ?» Il est bon de rappeler à Monsieur Adjoumani que le PDCI-RDA, victime du coup d’Etat de 1999, était au nombre des partis qui se sont impliqués, au nom de la Nation et du peuple paisible de Côte d’Ivoire, dans la résolution de la crise. Et Adjoumani qui était au PDCI-RDA à l’époque de cette crise, est sans ignorer le rôle important et déterminant de son ex-parti. Et Monsieur Adjoumani termine :« Autrement dit, M. Tidjane Thiam aurait-il été persécuté par cette soudaine envie ravageuse de diriger la Côte d’Ivoire, si ce pays n’avait pas été repris en main et totalement transformé par le Président Alassane Ouattara, pour présenter aujourd’hui l’image d’un pays métamorphosé, respecté et envié de tous ?» Rappelons à Monsieur Adjoumani que les quelques succès du pouvoir actuel sont aussi le fruit de l’attitude républicaine du principal parti d’opposition, qui n’a jamais cherché à promouvoir la chienlit. Un parti qui sait ce qu’est la République et qui ne s’est jamais inscrit dans le registre de « frapper ce pouvoir pour qu’il tombe ». Ramenons Monsieur Adjoumani à une allégorie du président du PDCI-RDA lorsqu’il a parlé du fossoyeur qui tombe dans son propre trou et qui attend des félicitations parce qu’il fait des efforts pour en sortir. Pour finir, nous conseillons à Monsieur Adjoumani de retourner à la relecture de la dense allocution du président Thiam, afin de mieux comprendre sa portée. Que de s’empresser d’être le premier à apporter la réponse pour plaire au prince, il se rendrait utile à son parti, en prenant le temps de bien relire le dense message du président du PDCI-RDA afin d’en tirer les leçons pour le RHDP.
A Monsieur Adjoumani, nous disons « le président Thiam vous montre la lune, ne laissez pas votre regard rivé sur son doigt.»
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