Côte d’Ivoire/ Fuyant “l’esclavage” sur une mine d’or à Niakara, un adolescent référé à une ONG locale





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 Augustin Sawadogo Damalago, 15 ans, venu en mars 2018 de Koupéla, dans le Centre-Est du Burkina Faso, pour travailler dans une mine d’or exploitée par des clandestins à Niakara, a été remis lundi au service socioculturel et de promotion humaine de la localité, a appris l’AIP.

L’adolescent a soutenu fuir “l’esclavage” sur le site d’orpaillage clandestin derrière Loho. “Nous étions trois à quitter le pays dans un camion-remorque transportant du bétail, début mars 2018. Mon père, Sawadogo Disaré, m’avait personnellement confié que je venais en Côte d’Ivoire pour aider mon grand-frère, propriétaire de nombreux biens à Niakara”, a expliqué Augustin Damalago.

Évoquant une trahison de son père, l’adolescent a révélé avoir plutôt été accueilli à Niakara et convoyé avec ses deux compagnons de voyage sur un site aurifère artisanal derrière le village de Loho (18 km à l’Est de la ville de Niakara) par un certain Issa Bassirou.

“On travaillait sous surveillance et sans repos de jour. On mangeait très mal ou parfois pas, on ne se lavait jamais et on était nuitamment entassé sous une espèce de +Gbata+ (appatam, en Malinké) couvert d’un plastique noir mais la promesse d’une paie mensuelle de 50 000 francs CFA conclue avec Issa qui m’a incité à la persévérance et que je n’ai d’ailleurs jamais perçue m’a ouvert les yeux”, a poursuivi Augustin Sawadogo. Il a affirmé avoir travaillé pendant plus de huit mois sans un sou, en retour.

Le môme, déclarant avoir fui ses geôliers , après avoir été battu et isolé pour avoir réclamé la totalité de sa solde en novembre, a  estimé à plus de 100 le nombre d’enfants en esclavage sur le site aurifère artisanal de Loho.

Des informations confirmées par plusieurs habitants de Loho dont Dramane Doulayomo Traoré. Ils ont soutenu que de nombreux mineurs, sujets à la maltraitance et à d’autres fléaux, notamment le viol , la prostitution, la drogue, la délinquance et la prostitution, compromettent au quotidien leur vie et leur avenir dans les forêts classées qui jouxtent le village de Loho.

“Le travail des enfants sur les sites d’orpaillage est une récurrente réalité à Niakara et précisément ici, à Loho. Donc, les autorités locales, avec l’appui nécessaire du Gouvernement, doivent chercher comment éradiquer ce phénomène dans sa globalité”, a souhaité Doulayomo Traoré.

Augustin Sawadogo Damalago qui réclame toujours à son employeur 400 000 FCFA comme rétribution a été présenté lundi à 22H à M. Zakaria Cissé, chef de Service socioculturel et de promotion humaine à la mairie de Niakara. Ce dernier a aussitôt alerté la gendarmerie et l’Association Jékawili, une ONG active dans la lutte contre la vulnérabilité des enfants à Niakara.

(AIP)

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