Michel Gohou se positionne comme un médiateur entre les rapeurs Himra et Didi B
Depuis quelques semaines, le rap ivoire ressemble à un ring improvisé. Punchlines qui dépassent les limites, familles citées, attaques gratuites… Les "diss track" de Didi B, Himra, Suspect 95, Sindika… se multiplient et prennent une allure qui commence à inquiéter les fans.
Ainsi, pour faire baisser la tension et imposer la paix des braves, les humoristes ont décidé d’entrer dans la danse. À leur manière : avec le rire comme arme. Et ça, personne ne l’avait vu venir.
Gohou, le doyen qui remet tout le monde au pas… en rigolant
Dès que Michel Gohou a pris la parole, la tendance a commencé à se calmer. Fidèle à son humour pince-sans-rire, il a remis les pendules à l’heure : « Disstrack vient du mot distraire. Faut dire c’est faux… Engager va te dégoûter ! »
Une petite phrase devenue virale, qui a fait sourire même les plus tendus de la communauté rap.
Puis, dans un ton de père qui sermonne un enfant un peu trop turbulent, il a adressé un message à Suspect 95 : « Mon fils Suspect 95, tu as mis mon nom dans Distraire pardon Disstrac, ce n’est pas grave. Mais tu as aussi dit le nom de la femme là-dedans ! Petit, désormais je marche avec tondeuse. Si tu me vois, il faut fuir. Je vais sortir dans dos pour couper tes cheveux. »
La toile s’est marrée. Mais derrière l’humour, le message est clair : on ne joue pas avec la vie privée des gens.
Digbeu Cravate, entre menace… et fou rire
Digbeu Cravate, lui, a sauté dans l’arène avec une ironie dont lui seul a le secret. D'abord, il taquine Gohou : « Gohou, DISTRACK tu es en train de faire. Faut mettre nom de Molare vers le milieu ! » Puis, sentant venir son propre nom dans un éventuel clash, il prévient — façon Digbeu : « RAP IVOIR, pardonnez éviter moi. Moi Digbeu, j’ai 3 problèmes :
• Je parle très mal,
• Je suis très nerveux,
• Je frappe très vite… »
Et il en rajoute une couche : « Quelqu’un va parler de mes tablettes de choco, je vais aller chez lui, frapper sa porte, le faire sortir gentiment, l’envoyer dans un couloir loin des regards… et zouker dans ses côtes. »
Le texte est devenu l’un des contenus humoristiques les plus partagés du moment. La preuve qu’on peut faire passer un message sérieux sans perdre la bonne humeur.
Le Magnific, dans son style calme mais piquant
Le Magnific, toujours maître dans l’art de la vanne contrôlée, a aussi surfé sur la vague : « En attendant la réaction de mes ex-collègues suite à ma Disstrack Akouba 11, je suis venu gérer deux gombos au Maroc. Je vais m’occuper d’eux après, je n’ai plus oreilles actuellement. »
Ses collègues-Agalawal, Tout Content et d’autres-lui ont répondu dans le même ton. Aucun dérapage, que de l’humour pur.
Une interpellation sur les diss track non-controlés
Derrière tous ces contenus drôles qui circulent sur la toile, il y a un appel à une véritable prise de conscience collective. Les humoristes n’essaient pas d’attiser les tensions, encore moins d’alimenter une guerre d’ego. Ils rappellent simplement, avec leurs armes habituelles, que le rap ivoire est en train d’aborder une pente dangereuse.
Les diss track font partie du jeu, oui. Mais quand ça touche les familles, les femmes, les enfants ou les histoires personnelles, ça ne fait plus rire grand monde.
Grâce à la dérision, les humoristes sont en train de réussir à remettre un peu de lumière dans une ambiance devenue trop électrique. Ils ont montré qu’on peut critiquer, tacler, répondre… sans s’attaquer à l’intégrité des uns et des autres.
Modeste KONÉ
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