Appel à la solidarité pour l’artiste Petit Denis : un opérateur culturel lance l’alerte, les internautes disent niet

Solange ARALAMON

3 oct. 2025, 22:17

Appel à la solidarité pour l’artiste Petit Denis : un opérateur culturel lance l’alerte, les internautes disent niet

Qui peut sauver Petit Denis?

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Tout est parti d’une vidéo qui a fait le tour de la toile, le jeudi 2 octobre 2025. Dans celle-ci, l’on aperçoit la chanteur Zouglou Petit Denis, assis, dans un guetto (endroit mal famé), une cigarette à la main, et chantant un air zougloutique à capella. Cette sortie de l’artiste a choqué plus d’un internaute, au point où un opérateur culturel, Yannick Rossi est monté au créneau pour lancer un appel à la solidarité pour dit-il « sauver Petit Denis »

«Chers frères et sœurs zouglouphiles, Nous avons trop souvent l’habitude d’attendre le pire pour nous organiser, pour nous mobiliser et pour dire que nous aimons nos artistes. Aujourd’hui, c’est Petit Denis qui a besoin de nous. Cet homme, qui a fait vibrer nos cœurs et porté haut la voix du Zouglou, traverse des moments difficiles. Au lieu d’attendre les hommages posthumes et les regrets tardifs, c’est maintenant qu’il faut agir. Soutenons-le, organisons-nous, soyons présents pour lui comme il l’a toujours été pour nous à travers sa musique. Aidons Petit Denis pendant qu’il est là, pendant qu’il peut encore ressentir et recevoir l’amour de sa grande famille zouglou. Car un artiste n’a pas seulement besoin d’applaudissements, il a besoin de sentir que son peuple est derrière lui, dans les bons comme dans les mauvais jours. Zouglouphiles, levons-nous et montrons que la solidarité n’est pas un slogan, mais une force vivante. Aidons Petit Denis maintenant, pas demain. Il est encore temps d’agir !», a-t-il écrit sur sa page Facebook.

Cette sortie n’a pas tardé à devenir virale sur les réseaux sociaux, entrainant par une vague de réactions. Au nombre de celles-ci, le message émouvant de l’ami et manager de Petit Denis, Saint Bouez, qui pense qu’il s’agit d’un sortilège qui a été lancé à l’artiste. Pour ce faire, il sollicite les hommes de Dieu pour l’aider à en sortir.

« À toi mon Capitaine. Hier ils étaient plusieurs dans mon téléphone, pour ta vidéo sur la toile. Mais mon ami, mon frère, l'artiste exceptionnel, est englouti dans les ténè-bres de la souf-france. Son cœur, autrefois rempli de lumière et de créativité, est maintenant obs-curci par les om-bres de la dépen-dan-ce. Je me demande souvent pourquoi, malgré ses prières et sa f-oi, il est encore pri-son-nier de ces chaînes qui étouf-fent. Où sont les hommes de Dieu qui peuvent tendre la main et lui apporter la déli-vran-ce ? Les jugements et les rires mo-queurs pleuvent, mais moi, je vois l'â-me meur-trie de mon frère, qui souf-fre en silence, incompris par ceux qui ne voient que l'apparence. J'ai ma-l pour toi, mon ami, car je sais que tu es plus qu'un artiste talentueux. Tu es un être hu-main fragile et précieux, créé à l'image de Dieu. Et je sais que Dieu a un plan pour toi, un plan de déli-vran-ce et de restauration. Je lance un c-ri du cœur aux hommes de Dieu, aux pasteurs, aux pro-phètes et à tous ceux qui peuvent lui tendre la main, pour qu'ils inter-cèdent pour que Dieu manifeste sa puis-sance et sa miséricorde dans sa vi-e. Courage, mon frère, je sais que la route est longue et diff-icile, mais je veux que tu saches que tu n'es pas seul. Nous serons là pour toi, et Dieu est là pour toi. La lumière divi-ne est au bout du tunnel, et je sais qu'un jour, tu rendras témoignage de la puis-sance de Dieu dans ta vi-e. Jusque-là, je continuerai à prier, à croire et à espérer en toi et pour toi », a écrit Saint Bouez.

Un internaute a renchérit en écrivant : « En parcourant les réseaux sociaux, je suis tombé sur une vidéo de Petit Denis, une grande figure du Zouglou. En l’observant, j’ai eu le sentiment qu’il n’était plus vraiment dans le même univers que nous. Psychologiquement, son état laisse transparaître une certaine fragilité. Pour moi, il est nécessaire qu’il bénéficie d’un encadrement, d’un suivi régulier et d’une surveillance adaptée, afin d’assurer sa stabilité et sa sécurité mentale. Penser qu’il pourrait retrouver son équilibre tout seul, de manière normale, me paraît peu probable ».

Après avoir tiré la sonnette d’alarme sur l’état de santé de Petit Denis, ses amis ont même envisagé de lancer une cagnotte avec des influenceurs pour lui venir en aide. Mais la réaction des internautes est claire : ils en ont assez.

Beaucoup estiment qu’il est impossible de soutenir indéfiniment un artiste qui refuse de se libérer de ses propres démons. D’autres vont jusqu’à dire qu’ils préfèrent détourner le regard plutôt que de contribuer, une fois de plus, à des SOS qui ne changent rien. L’on se souvient que des personnalités telles que Charles Blé Goudé et Siro, et même des structures spécialisées comme le Burida ont pris en charge plusieurs fois Petit Denis, en vue de le sortir de l’addiction à la drogue. Mais, cela n’a rien changé.

« Il a été aidé à plusieurs reprises. Même envoyé en France. Dès son retour il est reparti dans les fumoirs. Et ils ont voulu le ramener en France il a refusé de partir. Donc c’est quelle manière de vouloir aider quelqu’un qui ne veut pas s’en sortir ? Pendant qu’il y a des malades qui souffrent à l’hôpital et qui veulent s’en sortir ??? », s’est interrogé un fan sur Facebook.

Des journalistes ont également fait entendre leurs voix. « Ça va peut-être faire mal à entendre, mais il est temps de dire les choses clairement sur l’artiste Petit Denis…On connaît tous la situation dans laquelle il se trouve aujourd’hui. Il a surpris beaucoup de monde. On pensait qu’il avait tiré les leçons du passé, mais non, malheureusement. Certains disent qu’il est influencé par une certaine forme de spiritualité bizarre, mais soyons honnêtes un peu. Petit Denis a été aidé plusieurs fois par des personnes de bonne volonté. On l’a même envoyé en France pour lui permettre de se reconstruire, de recommencer une nouvelle vie. Mais ça n’a rien donné. Il a préféré revenir au pays. Et même là, les gens ont encore tendu la main. Tous les médias ont lancé des appels à l’aide pour lui. Il est passé à la télé, il y a eu des prières, des libations… Mais au final, le résultat est le même : Denco est revenu au point de départ. Oui, ça fait mal, c’est dur à accepter, mais soyons réalistes : un homme ne change que s’il le décide lui-même. On ne peut pas forcer quelqu’un à changer s’il ne le veut pas. Souvenez-vous de feu l'artiste "Issa Sanogo", ce jeune artiste plein de talent. Lui aussi n’a écouté personne, et on a tous vu comment ça s’est terminé pour lui. Aujourd’hui, il y a d’autres artistes talentueux du passé qui méritent qu’on les soutienne. On a tout donné pour Denco, mais il n’est pas le seul qui mérite notre énergie. Il est temps de penser à autre chose. Il y a trop de problèmes dans ce pays pour rester bloqués sur un seul cas. Certains diront que je suis dur dans mes propos, mais c’est juste la vérité. Petit Denis n’est pas un enfant, c’est un adulte. D’ailleurs, quand il brillait, moi j’étais encore un gamin. Alors, aidons un autre artiste du passé qui a vraiment besoin de notre soutien. », a publié Ecko Diamant sur sa page Facebook, Affairage.net.

Même son de cloche pour le journaliste André Silver Konan qui a fait cette réflexion : « La problématique Petit Denis se résume en une seule phrase : que peut-on faire durablement avec une personne qui n'a pas la volonté de changer ? Et accessoirement cette autre question : peut-on absolument vouloir faire le bonheur d'une personne contre son gré » ?

Un internaute lui a d’ailleurs lancé cette adresse : « Petit Denis, ce message s’adresse à toi. Tu es un monument du Zouglou, tu as marqué nos vies, mais aujourd’hui tu es ton propre ennemi. Ceux qui t’ont soutenu pendant des années sont épuisés de tendre la main sans voir de réelle volonté de ta part de changer.Il est temps de te lever pour toi-même, de prendre tes responsabilités et d’engager un vrai combat pour ta santé, ta liberté et ton avenir. Le public ne peut pas se battre à ta place. Nous voulons te voir revivre et te relever, mais cela commence par toi.

Solange ARALAMON