C’est une déclaration solennelle et chargée d’histoire que l’ingénieur et homme politique Ahoua Don Mello a faite, ce mercredi 31 juillet 2025, à la Maison de la presse d’Abidjan-Plateau, au cours d’une conférence de presse : il se porte candidat à l’élection présidentielle de 2025. Ancien ministre et vice-président du PPA-CI, il entend offrir une alternative fondée sur l’unité panafricaine, la souveraineté nationale et l’adhésion au nouvel ordre mondial multipolaire promu par les BRICS.

Dans son discours, le vice-président exécutif du PPA-CI justifie sa décision par la mise à l’écart du président Laurent Gbagbo de la liste électorale définitive. « J’ai proposé une thèse visant à éviter la politique de la chaise vide », affirme-t-il. Considérant sa candidature comme une réponse stratégique pour maintenir vivante l’opposition souverainiste et empêcher un « prolongement du parti-État ». Il évoque également les candidatures empêchées d'autres figures politiques majeures comme Tidjane Thiam, Guillaume Soro ou Charles Blé Goudé, qu’il perçoit comme les signes d’un verrouillage politique aux conséquences graves pour l'alternance.

Au cœur de son programme : l’arrimage de la Côte d’Ivoire à l’alliance des BRICS. Il défend une souveraineté économique, monétaire et technologique, dénonçant "la dépossession foncière et sociale des Ivoiriens au profit du monde hégémonique".

Se définissant comme un "démocrate socialiste et souverainiste issu du communisme", Ahoua Don Mello prône une gouvernance fondée sur le débat d’idées, l’idéologie, la preuve scientifique et le respect démocratique. Il appelle à « sortir de l’idolâtrie » pour renouer avec un projet politique structuré et tourné vers l’intérêt national et africain. « La formation politique a quitté les partis politiques, l’idéologie a laissé place à l’idolâtrie », a-t-il déploré.

Il a surtout précisé que « Laurent Gbagbo est le meilleur profil. Le minimum d’humilité est de le dire ». C’est pourquoi, il a insisté sur un fait : « Je suis Laurent Gbagbo ». Expliquant que si le leader du PPA-CI venait à être candidat, les candidatures de précaution deviendraient caduques.

À quelques mois du scrutin, sa candidature se veut un signal fort : « Je suis candidat à l’élection présidentielle de 2025. Unis, nous ferons partir M. Ouattara et son régime du pouvoir par les urnes », conclut-il. Lançant un appel aux panafricanistes et progressistes de Côte d’Ivoire et de la diaspora.

En début de propos, Ahoua Don Mello est revenu sur son parcours académique et politique. Fils de Bongouanou, formé à l’INPHB de Yamoussoukro puis aux grandes écoles françaises, Ahoua Don Mello dit avoir très tôt mêlé science et engagement politique. Militant communiste dès les années 1980, il fut aux côtés de Laurent Gbagbo dans les débuts du Front Populaire Ivoirien (FPI) en exil, cofondateur du MIDD en France et acteur de l’ouverture démocratique en Côte d’Ivoire.

Ancien directeur du BNETD pendant une décennie, ex-ministre de l’Équipement et conseiller de plusieurs chefs d’État africains, Don Mello incarne une voix expérimentée et radicalement ancrée dans les luttes souverainistes. Depuis son exil en 2011, il œuvre notamment comme vice-président de l’Alliance internationale des BRICS, organisation qui milite pour un ordre mondial décolonisé et multipolaire.

Modeste KONE