Déguerpissement à Akoupé-Zeudji : « Les gens m'accusent à tort », clame Touré Ahmed Bouah, PDG de SOPHIA
Touré Ahmed Bouah (1er à gauche) dit ne pas être l’initiateur des déguerpissements à Akoupé Zeudji
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Le Président-directeur général (PDG) de la Société pour la Promotion de l'Habitat, des Infrastructures et de l’Aménagement (SOPHIA), Touré Ahmed Bouah, se dit injustement accusé d’être à l’origine du déguerpissement actuellement en cours à Akoupé-Zeudji, dans la commune d’Anyama.
Invité de l’émission Le Talk, diffusée ce vendredi 25 juillet 2025 sur la chaîne privée Life TV, l’aménageur foncier a affirmé que cette opération, menée sur un site de 541 hectares de terrains nus à Akoupé-Zeudji, est tout à fait légale. Elle résulte, selon lui, d’une décision de justice rendue le 16 juillet 2025 par le tribunal de grande instance d’Abidjan. Cette décision autorise le Fonds de Prévoyance Militaire (FPM), détenteur de l’Arrêté de Concession Définitive (ACD) sur cette parcelle, ainsi qu’à l’acquéreur chinois, propriétaire de 100 hectares, à expulser les occupants illégaux.
Touré Ahmed Bouah a rappelé avoir été sollicité en 2003 par les propriétaires terriens d’Akoupé-Zeudji pour le lotissement d’une parcelle de 910 hectares, dont les 541 hectares concernés par le déguerpissement, aujourd’hui confiés par l’État au FPM pour liquidation.
« Certains détenteurs de droits coutumiers ont vendu des parcelles de manière illégale à des tiers. Ce sont eux qui s’opposent aujourd’hui aux transactions avec les opérateurs chinois. Les gens m’accusent pour rien, car c’est le Fonds de prévoyance militaire qui détient les ACD sur ce terrain », a-t-il expliqué.
Le PDG a également évoqué les propos récents du ministre du Logement, selon lesquels seuls les détenteurs d’un ACD ou d’une décision de justice sont en droit d’entreprendre des déguerpissements. « Le FPM et les Chinois possèdent les deux, ce qui leur donne toute légitimité pour faire évacuer les squatteurs », a-t-il martelé.
Il a insisté sur le fait que ce ne sont pas les populations locales qui s’opposent aux opérations, mais bien les acquéreurs illégaux de parcelles. Il a rappelé que, depuis deux ans, plusieurs tentatives de dialogue ont été engagées, sans succès.
« Nous avons proposé aux squatteurs toutes sortes de solutions à l’amiable, mais ils ont refusé. Il y a quelques jours encore, nous avons été reçus par une haute autorité militaire et avons discuté pendant des heures avec eux, sans aboutir à une issue favorable », a-t-il détaillé, précisant que les intéressés avaient été informés du déguerpissement dès le 17 juillet 2025.
Abordant enfin le projet Akwaba City, Ville Nouvelle, le promoteur a déploré le malentendu persistant entre l’État et lui autour de cette initiative.
Lambert KOUAME
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