La violence au Togo prendra-t-elle fin après la déclaration des Évêques ?
La situation socio-politique au Togo reste tendue après les événements tragiques qui ont secoué le pays du 26 au 28 juin dernier. La Conférence des Évêques du Togo (CET) a publié une déclaration forte, condamnant fermement les violences et appelant à la responsabilité de tous les acteurs.
Dans leur déclaration, les évêques ont exprimé leur profonde tristesse face aux pertes humaines et ont insisté sur le caractère sacré de chaque vie humaine. Ils ont dénoncé l’usage disproportionné de la force par les forces de sécurité lors des manifestations, qualifiant ces actes inacceptables et contraires aux principes fondamentaux de dignité et de justice. Les religieux ont également appelé à la conversion des auteurs de violences et à la prière pour la paix dans le pays.
Par ailleurs, la crise a été exacerbée par l’arrestation du rappeur et artiste engagé, Aamron, qui avait lancé un appel à manifester contre le régime en mai dernier. Son internement dans un établissement psychiatrique à Aného a suscité une vague d’indignation nationale. Après plusieurs semaines de détention, il a été libéré le 21 juin, mais la mobilisation populaire n’a pas faibli. Des artistes, blogueurs et citoyens ont continué à descendre dans la rue, exigeant des changements politiques.
Les manifestations ont malheureusement été marquées par une répression violente, avec plusieurs morts et de nombreux blessés. Selon les organisations de défense des droits humains, au moins sept personnes ont perdu la vie, dont cinq corps retrouvés dans les lagunes de Lomé. Des dizaines de personnes ont été arrêtées, et des images de forces de sécurité utilisant des blindés contre des manifestants pacifiques ont circulé, alimentant la colère et l’indignation.
Les leaders de la société civile appellent à une prise de conscience du gouvernement et demandent que justice soit faite, notamment en procédant à des autopsies pour les victimes. Le porte-parole du Front Citoyen Togo-Débout, Professeur David Dosseh, a insisté sur la nécessité que le gouvernement assume ses responsabilités et mette fin à cette spirale de violence.
Malgré ces événements douloureux, la Conférence des Évêques exhorte la population à continuer de prier pour la paix et l’unité nationale, rappelant que « le secours nous viendra du Seigneur ». La situation reste fragile, mais l’espoir d’un avenir meilleur demeure, porté par la volonté de tous les Togolais de bâtir une nation pacifique et juste.
Modeste KONÉ
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