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Festikplata 2025 : À Gogné (Lakota ), le mortier Dida sort des cuisines pour entrer dans l’histoire
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Gogné (Lakota), 28 juin 2025. Dès l’aube, le quartier Barrigué s’est réveillé au rythme des pilons frappant le pkakla, le célèbre mortier traditionnel Dida. Dans les ruelles encore embrumées, des chants s’élèvent, portés par des femmes en tenue traditionnelle. Ainsi s’ouvre la première édition du FESTIPKAKLA, un festival inédit dédié à cet ustensile ancestral devenu, le temps d’un jour, un puissant symbole culturel.

Vêtus de pagnes traditionnels et de t-shirts à l’effigie du festival, femmes, hommes et enfants ont convergé vers le site des festivités, dans une atmosphère de liesse empreinte de mémoire. Autour des feux de bois, les bananes plantains sont épluchées avec soin, les pkakla sculptés dans le bois de mian résonnent sous les pilons. Une symphonie matinale familière et transmise de génération en génération.

Pour Marcelle Léhi Okobé (Awoulaba Côte d’Ivoire 2017) et Vanessa Okobé, entrepreneure culturelle, initiatrices de l’événement, ce festival est avant tout un manifeste identitaire.
« Le foufou ne fume pas tout seul dans l’assiette. Tout commence ici, dans le pkakla. Cet objet en bois, discret dans nos cuisines, est en réalité un patrimoine vivant, chargé d’âme et de mémoire », expliquent-elles.

Elles plaident pour une réappropriation de cet outil du quotidien, perçu comme un repère affectif et culturel, au cœur de la vie familiale.

Présents à l’événement, les parrains de cette première édition, Fidel Sagoyou et Françoise Sagoyou, ont salué l’initiative comme un acte fort de renaissance culturelle.
« Ce festival ramène au cœur de nos foyers des objets, des gestes et des valeurs que l’on perd peu à peu. Le pkakla est un lien entre générations, un outil qui mérite une place dans nos politiques éducatives », a affirmé Fidel Sagoyou.

Moment fort de la journée : la démonstration en direct du sculpteur Blaise Dogo, qui a dévoilé les secrets de fabrication du mortier, de la sélection du bois jusqu’à la finition. Un hommage vibrant aux artisans locaux, gardiens discrets mais essentiels du patrimoine.

Au-delà de la fête, le FESTIPKAKLA trace une voie ambitieuse : inscrire le pkakla dans les écoles comme outil pédagogique, dans les foyers comme symbole de transmission, et dans l’économie locale comme produit artisanal valorisé.

La journée s’est achevée par un bal poussière et un geste de reconnaissance : la remise de présents aux femmes du quartier Barrigué. Dans une atmosphère de chaleur humaine et de partage, le pkakla a retrouvé sa voix, sa dignité et sa place dans le cœur de tous.

Avec cette première édition, le FESTIPKAKLA s’impose comme un rendez-vous culturel majeur dans la région de Lakota. Un souffle nouveau, porté par des femmes engagées et fières de leurs racines.  Rendez-vous en 2026.

GZ avec Sercom

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