le travail collaboratif entre la CEDEAO et ses partenaires a permis entre autres de mieux cerner la matière dont le changement climatique intensifie la contamination par les aflatoxines
La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) à travers l’Agence régionale pour l’agriculture et l’alimentation (ARAA), a tenu le mardi 27 mai 2025, une rencontre avec des décideurs et partenaires, au Parc des Expositions de Port-Bouët, dans le cadre du Salon international de l’agriculture et des ressources animales d’Abidjan (SARA), pour renforcer la traçabilité, la sécurité sanitaire et le développement de l’alimentation animale en Afrique de l’Ouest.
Cette rencontre avait pour objectif de créer un réseau régional d’acteurs clés, engagés dans la mise en œuvre de protocoles harmonisés d’échantillonnage, d’analyse et de traçabilité, afin de renforcer la lutte contre les aflatoxines ( toxines naturelles produites par certaines moisissures) et uniformiser les contrôles sur les aliments destinés au bétail.
Pour Mohamed Zongo, le représentant de la Commissaire aux questions économiques et agricoles de la CEDEAO, a affirmé, que cette rencontre permet de mutualiser les expertises afin d’améliorer la qualité et la coordination dans la filière bétail. Il a également salué cette initiative comme une étape importante dans la consolidation des efforts régionaux. « Elle nous offre l’opportunité de rendre hommage au chemin parcouru, d’analyser les défis rencontrés et surtout de tracer ensemble une voie ambitieuse et réaliste pour l’avenir de notre sous-secteur élevage régional», a-t-il lancé.
Au cours des échanges, les experts venus d’Europe et du Nigeria ont soulevé, que la problématique des aflatoxines (des toxines produites par certains champignons) se trouve à l’intersection des enjeux de sécurité sanitaire, de commerce et de sécurité alimentaire. Ils ont rappelé que ces toxines, classées parmi les mycotoxines, sont produites par des champignons présents dans le sol. Elles peuvent contaminer les céréales, les oléagineux, les fourrages, et donc les aliments destinés aux animaux d’élevage. Leur présence dans la chaîne alimentaire représente un risque majeur, tant sur le plan sanitaire qu’économique.« Ces substances ont un impact significatif sur la santé animale et humaine, la productivité du bétail, la sécurité alimentaire, ainsi que sur la commercialisation des produits agricoles, aussi bien au niveau local qu’international », a expliqué Dr Aliké Peter, expert nigérian en fabrication d’aliments pour bétail.
Cependant, en s’attaquant aux aflatoxines, la CEDEAO vise à protéger la santé des consommateurs et du bétail, mais aussi à sécuriser les chaînes de valeur agricoles, préserver les revenus des producteurs, et stimuler à la fois le commerce intra-africain et l’accès à de nouveaux marchés internationaux.
EA
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