Crise Opposition-CEI : les explications de Kuibiert changent le regard de l’Abbé Norbert Eric Abekan
L'Abbé Norbert Abékan se dit édifié après cette rencontre avec la CEI
Ecoutez cet article en audio
Lire
Continuer
Pause
Arrêter
La Commission électorale indépendante (CEI) a convié mercredi 16 avril 2025, à Abidjan, les confessions religieuses à une rencontre d’échange et d’information afin de partager avec elles, les avancées et les points de blocage du processus électoral et solliciter l’appui moral et spirituel des leaders religieux afin que ce processus se passe dans la paix.
Cette rencontre qui s’est tenue à six mois de la prochaine élection présidentielle d’octobre 2025 intervient dans un contexte de tension entre des partis politiques de l’opposition et l’organe en charge des élections.
Pour se faire comprendre de ses invités, le président de la CEI a donné des clarifications sur le processus électoral, notamment sur l’impossibilité de la Révision de la liste électorale en 2025 pour des questions d’ordre pratique liées à la loi, notamment l’article 55 de la Constitution ivoirienne qui oblige la CEI à organiser le premier tour de l’élection du président de la République, le dernier samedi du mois d’octobre de la 5è année du mandat du président en fonction. C’est-à-dire, le 25 octobre 2025. Selon lui, sauf révision constitutionnelle, cette date s’impose à tous.
Par ailleurs, l’article11, alinéa 2 du code électoral stipule que la liste électorale provisoire doit être publiée trois mois, au plus tard, avant l’élection. C’est-à-dire avant le 25 juillet 2025. Enfin, l’article 52, alinéa 2 dispose que le délai de réception des candidatures expire 60 jours avant le scrutin. Or, la validité des candidatures est subordonnée à de nombreuses conditions dont celle du parrainage citoyen...Par conséquent, la liste électorale doit être disponible à temps pour permettre aux candidats de solliciter les parrainages requis. Il a en outre évoqué la période de contentieux et le respect des délais avec tous les aléas que comporteraient l’établissement d’une liste provisoire, 3 mois avant l’élection. Pour lui, ces raisons rendraient impossible la mise à la disposition des candidats d’une liste électorale définitive, au mois de juin 2025, comme le prévoit le chronogramme d’activité consensuel.
Sur l’audit demandé par des partis de l’opposition, le président de la CEI a assuré que son institution n’est pas contre mais il va falloir définir ensemble les règles.
Participant, le Père Norbert Abékan, secrétaire exécutif national de la sous-commission épiscopale justice, paix et environnement de l’église Saint Jacques des II Plateaux, a dit avoir été éclairé par ce qu’il a entendu.
« Je bénis Dieu qui nous a donné ce beau soleil, qui nous parle de l’espérance, et cette belle initiative du président de la CEI avec ses collaborateurs de nous rencontrer, nous les religieux », a déclaré l’homme de foi, visiblement touché par l’échange.
Pour lui, cette rencontre a été l’occasion d’une mise au point nécessaire sur le rôle et les actions de la CEI. Il souligne l’importance de l’information juste pour éviter les jugements erronés.
« Une fois que vous êtes informé, vous dites des choses justes. Mais quand vous n’êtes pas informé, vous partez de ce que les autres disent et vous vous trompez de route », a-t-il dit.
Poursuivant, il a affirmé avec insistance sur la transformation de son propre regard : « Quelquefois, vous avez des lunettes déformantes. Aujourd’hui, ça a été très clair. Je crois que les lunettes sont bien ajustées ».
Il a également encouragé la multiplication de ces cadres de dialogue, essentiels selon lui, pour rétablir la confiance entre les institutions et les populations.
« Moi, j’approuve cette initiative, cette belle journée. J’ai appris beaucoup de choses et je crois que mon regard aussi change. », s’est exprimé l’Abbé Abekan qui voit désormais en cette initiative une mission implicite pour les leaders religieux : celle de transmettre à leurs fidèles une lecture apaisée et informée de la situation.
« Nous sommes déjà mis en mission, indirectement il l’a dit. Une façon de communiquer à notre tour à nos frères et sœurs dont nous avons la charge », a-t-il estimé avant de conclure son message par une prière pour le président de la CEI, souhaitant qu’il continue son œuvre dans l’intérêt supérieur de la nation.
« Que le Seigneur Dieu l’éclaire, le soutienne et l’aide à avancer, et nous avançons avec lui pour le bien de la Côte d’Ivoire ».
Lambert KOUAME
Donnez votre avis