Oligui Nguema, le président de la transition politique au Gabon en passe de devenir le président de la République
Au Gabon Oligui Nguema. C’est le président de la transition politique au Gabon. Samedi, il sera, sans doute aucun, proclamé président de la République de son pays à la suite de l’élection présidentielle organisée ce jour-là. Sur ses réalisations, un an seulement après avoir renversé Ali, le fils Bongo, la société aussi bien politique que civile reconnaît une avancée certaine. Le pays d’Albert Bongo Bernard reluit avec de nouvelles routes, de nouvelles bâtisses, une vie sociale meilleure et une nouvelle dynamique dans les domaines politique et économique. Ce qui fait dire au général putschiste qu’il est un bâtisseur, reprenant ainsi un slogan venu du plus profond du pays.
S’il est vrai que le général de brigade et son gouvernement ont posé des actes qui font dire à la plupart des Gabonais qu’il faut leur donner le pouvoir samedi prochain pour qu’ils avancent dans la rupture, d’autres Gabonais voient dans le travail d’Oligui Nguema la continuité du programme du Parti démocratique gabonais (PDG), le parti du président déchu. Pour ces derniers, tout en lui sent du PDG. Les hommes qui l’accompagnent, la façon de gérer et, surtout, la façon de procéder. Ils ont le net sentiment que, comme Bongo fils arrivé en catastrophe après le décès de son père, Oligui Nguema donne dans la diversion en se faisant passer pour un bâtisseur dans le but de s’attirer les regards et prendre la confiance des populations. Et après, une fois assis confortablement dans le fauteuil présidentiel, il mettra en œuvre ce qu’il a derrière la tête : maltraiter le peuple. Les mois et années à venir nous situeront. Pourvu seulement qu’il ne soit pas trop tard.
S’ils n’ont pas tort de penser ainsi vu l’histoire des peuples africains confrontés régulièrement à la volte-face des fils et filles en qui ils ont placé toute leur confiance, il est toutefois loisible de leur opposer une vérité implacable. Brice Clotaire Oligui Nguema est un militaire gabonais. Il a fait toutes ses classes dans son pays. Il n’a connu que la gestion des Bongo dont il était, du reste, assez proche. N’a-t-il pas été l’aide de camp de Bongo père ? Il n’a pas d’autre modèle de vie et de gestion que Bongo. Les hommes qu’il connaît et qu’il a pratiqués au quotidien sont des militants ou sympathisants du PDG. Quand, par la force de l’histoire, il vient à se retrouver à la tête de l’Etat, il ne peut tenir son inspiration que de son vécu. Or son vécu tire sa source dans la philosophie bongoienne. La preuve est qu’il lui est reproché de faire comme Ali Bongo qui a montré un visage innocent pour se faire accepter par le peuple avant de jeter le masque et mettre à découvert un visage plutôt virilisé. Quoi de plus normal pour le général de puiser ses forces dans la seule source dont il dispose !
Aux Etats-Unis Donald Trump. Sûr que de nombreux partisans du milliardaire sont en train de déchanter. L’homme qu’ils ont porté au pouvoir pour la seconde fois est en train de scier la branche sur laquelle ils sont assis. Sa politique économique inspirée du Make America great again (Maga) ne va pas sans dégâts domestiques. Les produits qu’ils avaient l’habitude d’acheter à coûts réduits et qui provenaient des pays du monde vont connaître des augmentations substantielles dues aux taxes imposées par leur champion. Lequel n’a de cesse de rappeler à ses compatriotes que ses décisions vont rapporter des milliers de milliards de dollar US aux Etats-Unis et offriront dans le même temps, des emplois aux jeunes et moins jeunes à travers le retour au pays des investisseurs partis faire profit ailleurs au détriment de l’Amérique. Donald Trump est au pied du mur. Or c’est là que l’on voit le vrai maçon. Les mois et années à venir nous diront.
Si l’inquiétude des Américains vis-à-vis de la politique de leur président est compréhensible, ce qui l’est moins c’est celle des habitants d’autres pays du monde. Le président des Etats-Unis dit clairement qu’il n’a pas été élu pour payer les factures d’électricité, d’eau, de santé, de scolarité, de popote des habitants du monde qui ne sont pas Américains. Ces habitants, selon lui, ont des représentants qu’ils ont élus et dont c’est le travail. Lui, doit s’occuper d’abord et avant tout des Américains qui rencontrent de plus en plus de difficultés dans leur vie au quotidien.
Et voilà qu’une telle posture souveraine provoque un tollé dans le monde. La désapprobation est totale comme si les dires du président américain relèvent de la folie. Donald Trump invite ses pairs chefs d’Etat à réfléchir, à travailler dur, à mettre leurs concitoyens au travail pour, en retour, disposer de ressources endogènes naturelles qui agrémenteront leur vie et ceux-ci chahutent, grognent et même protestent. Parce qu’ils veulent continuer de dormir sur leurs lauriers, de s’abonner aux gaspillages, à la filouterie, aux indélicatesses en passant le plus clair de leur temps à vivre sur le dos des autres pays. Non, messieurs et dames, crie en substance Trump, gérez vos affaires domestiques dorénavant, nous gérons les nôtres.
C’est un appel, tout bien pesé, à la recomposition de la structure du monde afin de faire des Etats, des nations fortes avec des populations responsables et conscientes, à commencer par les premiers dirigeants. Si les concernés reviennent à eux-mêmes dans une suprême lucidité et s’engagent sur la voie nouvelle, le monde ne s’en porterait que mieux.
Et nous. Ici, sur le continent, et spécifiquement chez nous, on refuse le travail. Mais on refuse surtout de mettre les gens au travail. Même à celles et ceux qui aiment le travail, on refuse de l’aide. On achète des opposants à coup de centaines de millions de nos francs amassés dans des sacs. L’argent des contribuables aux impôts. Mais on aime bien être aidés. On aime bien « prendre crédits » sans rembourser. Comme les moutons de Dindenault, on suit le mouton de Panurge sans se poser la moindre question que l’on est en droit d’attendre d’une intelligence. On joue aussi aux fourmis sur un arbre. On empêche tout accès sans la moindre retenue jusqu’à ce que cet arbre tombe et les minutes qui suivent, on se disperse à jamais ! Leçon.
Abdoulaye Villard Sanogo
Donnez votre avis