Grève dans l’enseignement : « Tout enseignant qui ne sera pas à son poste à compter du lundi 7 avril 2025 sera considéré comme démissionnaire » (ministère)
Les enseignants répondront ils à l’appel du gouvernement ?
Ecoutez cet article en audio
Lire
Continuer
Pause
Arrêter
Le gouvernement ivoirien a décidé de durcir le ton face à la grève menée par des syndicats du secteur de l'éducation les 3 et 4 avril 2025, avec « possibilité de reconduction » en l'absence de réponse à leurs revendications.
Les représentants des organisations, fédérations et faîtières syndicales des ministères de l’Éducation nationale et de l'Alphabétisation (MENA), ainsi que de l’Enseignement technique, de la Formation professionnelle et de l’Apprentissage (METFPA), réunis au sein de l'intersyndicale du MENA/METFPA, revendiquent l’octroi d’une prime d’incitation en faveur des fonctionnaires du secteur Éducation-Formation, ainsi que le respect des libertés syndicales dans le secteur public.
Le gouvernement, de son côté, marque son étonnement face à la mise en exécution de cette grève « illégale et inopportune » déclenchée par des organisations syndicales, alors que ces dernières étaient encore à la table des discussions.
Dans un communiqué publié samedi 5 avril 2025, le ministère de la Fonction publique et de la Modernisation de l’administration s’est montré ferme. Tout en lançant un ultime appel à la raison, au sens de la responsabilité et au civisme des instigateurs de ces mots d’ordre, ainsi qu’aux personnes qui y adhèrent, pour les inviter à revenir à la table des négociations et à cesser de sacrifier l’avenir des générations futures pour leurs intérêts et revendications, il menace : « Tout enseignant qui ne sera pas à son poste de travail à compter du lundi 7 avril 2025, à 07 heures, sera considéré comme démissionnaire et traité comme tel, conformément aux dispositions du statut général de la Fonction publique », indique le communiqué.
Le ministère rappelle qu’en 2012, l’État a consacré plus de 2 700 milliards de FCFA à l’amélioration des conditions de vie et de travail des fonctionnaires, des acquis qui dépassent les attentes et demandes exprimées par les organisations syndicales. De plus, au-delà de ces gains matériels et financiers, le gouvernement a mis en place un mécanisme permanent de dialogue social avec les organisations syndicales, afin de discuter dans un cadre apaisé et responsable.
« C’est dans ce contexte, et en dépit des bonnes dispositions du gouvernement, de la médiation des personnes volontaires et des institutions telles que le Conseil national des droits de l'homme, que les syndicats réclamant une prime d’incitation ont décidé unilatéralement de rompre le dialogue et d’ouvrir un front social », se désole le ministère. Ce dernier estime également que cette grève viole le protocole portant trêve sociale et les principes qui gouvernent les négociations syndicales.
Le gouvernement félicite les fonctionnaires qui ne se sont pas associés à cet arrêt de travail et rassure les parents d’élèves ainsi que les élèves que toutes les dispositions nécessaires seront prises pour conduire l'année scolaire 2024-2025 à son terme et garantir l'organisation paisible des examens de fin d’année.
Lambert KOUAME
Donnez votre avis