L’école ivoirienne va mal, très mal même. Au lendemain de sa nomination à la tête du ministère de l’Education nationale et de l’Alphabétisation, Pr Mariatou Koné, qui s’est tout de suite rendu compte de l’état dans lequel se trouve l’école, n’a pas attendu longtemps pour prendre des mesures en vue d’inverser la tendance d’une école classée au bas du tableau.
Outre sa rencontre avec les acteurs du système éducatif, Mariatou Koné a annoncé les états généraux de l’école, une rencontre qui devrait permettre de faire le diagnostic des maux dont souffre l’école et y apporter les remèdes nécessaires.
Mais le constat qui se dégage, c’est que le niveau de nos jeunes apprenants est faible, surtout au niveau du langage. Aujourd’hui, il est difficile pour des élèves d'écrire une phrase correcte sans qu’il n’y ait de fautes.
En milieu de mois, une ONG, lors de l’apothéose d’un concours d’épellation, avait déjà interpelé les fondateurs sur le faible niveau des enfants.
"Vraiment, il y a beaucoup à faire parce que le niveau est bas, je pense que nos fondateurs et tous ceux qui interviennent dans le système éducatif doivent faire un peu plus d’effort pour rehausser le niveau, car ce que j’ai vu est passable", a fait remarquer la fondatrice de cette ONG, Ackichist Marie Florence. Avec tout l’habillage et le langage diplomatique, elle n’a pas pu s’empêcher de dire, " ce que j’ai vu est passable". Plaidant auprès du ministère de l’Education nationale pour "ramener la dictée en milieu scolaire". Une doléance qui en réalité ne s’adresse pas aux fondateurs. Mais au ministère de l’Education nationale et de l’Alphabétisation.
Ici, nous parlons de la dictée dans sa forme initiale, c’est-à-dire "prononcer un texte à haute voix devant quelqu'un pour qu'il l'écrive au fur et à mesure" et non faire un exercice d’orthographe où l’enfant n’a qu’à corriger les fautes soulignées dans un texte. Il ne s’agit pas non plus d’accorder une circonstance atténuante à l’enfant pour avoir écrit le "son" et non le mot juste.
La dictée a l’avantage de permettre à l’enseignant d’évaluer dans un premier temps, la leçon faite, mais aussi de lui permettre de vérifier si les élèves ont retenu les leçons précédentes ou anticiper sur les leçons à venir. La dictée, c’est un TOUT en UN, c’est-à-dire, l’orthographe, la grammaire et le vocabulaire.
En attendant ces assises sur l’école, les parents d’élèves, dans leur ensemble plaident auprès du ministère de l’Education nationale et de l’Alphabétisation pour le retour de la dictée. Une matière essentielle qui, on ne sait pourquoi, a disparu des programmes.
A quelques jours des grandes vacances et à quelques mois de la rentrée scolaire 2021-2022, les parents croisent les doigts et espèrent que pour cette rentrée, la dictée reprendra sa place dans les emplois du temps, une place qu’elle n’aurait jamais dû perdre.
Il en va pour le relèvement du niveau de l’école ivoirienne, pour la notoriété de ce ministère et pour le bonheur des parents d’élèves qui applaudiront de leurs dix doigts.
Lambert KOUAME