Le président du Congrès pour la justice et l'égalité des peuples (COJEP) a interpellé directement le président de la République, Alassane Ouattara, sur les manœuvres en cours pour empêcher son prédécesseur, Laurent Gbagbo, d'entrer dans son pays en Côte d’Ivoire.
" Monsieur le président, pourquoi vous refusez que votre frère Laurent rentre chez lui ?", lui a-t-il demandé dans une adresse faite depuis La Haye. Lui rappelant : " Pendant des années et des années, nous avons fait l'objet d'une procédure judiciaire ici à La Haye. Et l'institution judiciaire à laquelle vous nous avez remis, a fait son travail et a conclu que nous étions acquittés. C'était le 15 janvier 2019. Le 1er février de la même année, nous avons été, le président Gbagbo et moi, libérés sous condition".
Selon lui, le 28 mai 2020, le CPI a décidé d'assouplir les conditions en leur permettant de circuler librement dans tous les pays signataires y compris la Côte d’Ivoire. Il s'étonne donc que la volonté du chef de l’État, de les voir juger par un tribunal indépendant, ayant été faite, au lieu de leur permettre de rentrer dans leur pays, crée les conditions pour les en empêcher.
" Monsieur le président de la République, il est temps que vous soyez grand, il est temps que vous libériez l'atmosphère en Côte d'Ivoire, s'est-il adressé à Alassane Ouattara.
Le président du COJEP a exprimé son inquiétude quant à la survenue d'une autre crise que pourrait connaître la Côte d’Ivoire. C'est pourquoi, plutôt que de "mépriser" ses opposants, il a invité le président de la République à reporter l'élection présidentielle et de s'asseoir autour d'une table avec ces derniers pour lever les différends.
Blé Goudé s'est appesanti sur le cas du Conseil constitutionnel particulièrement le rejet de la candidature de Laurent Gbagbo sous le prétexte qu'il n'a pas renoncé à son statut de membre de cette institution dans les délais requis. Il a appelé le Conseil à être conséquent avec lui-même, car, selon lui, ce même statut de membre aurait dû prévaloir quand il était question d’un procès contre ce dernier, comme le stipulent les textes.
L'ex-pensionnaire de la prison de Scheveningen, en Hollande, a clairement dit que le Conseil constitutionnel et la CEI, qui sont constitués de membres nommés par le régime d'Abidjan, ne peuvent organiser des élections libres et transparentes.
Modeste KONÉ