Patrice Saraka, secrétaire général du Congrès panafricain pour la justice et l'égalité des peuples (Cojep, opposition) a annoncé lors d'une conférence de presse à Abidjan ce vendredi 8 novembre 2019, que Charles Blé Goudé, actuellement poursuivi en Côte d'Ivoire dans le cadre de la crise post-électorale de 2010-2011, veut "discuter avec le pouvoir " ivoirien, en vue de la réconciliation dans son pays.
Pour lui, "on n'a pas besoin de le forcer (car) il a le sens de l'anticipation et il a dit déjà ce qu' il veut faire". Son leader, ajoutera-t-il se déclare "candidat à la réconciliation et à la paix en Côte d'Ivoire".
"Un geste qui vise à démontrer qu' il est un homme d'une autre dimension, (et pour ce faire) il faut faire des choses que le citoyen lambda ne peut comprendre à priori, mais dans l'intérêt du peuple souverain de Côte d'Ivoire et de l'Afrique", a-t-il soutenu.
Le vice-président du Cojep, Roselin Bly, a pour sa part soutenu que "cette idée (de compromis) est partagée aussi par certains pourfendeurs de Charles Blé Goudé, et lorsqu'il a été extradé en 2013 du Ghana vers la Côte d'Ivoire, beaucoup ont dit qu'il est venu pour négocier avec le pouvoir et pour l'accompagner".
Pendant 14 mois, il a été cependant tenu dans le sous sol de la Direction de la surveillance du territoire, il pouvait céder à la compromission, mais transféré à la Cour pénale internationale où il a été blanchi, ce n'est pas maintenant qu'il va se confier au pouvoir pour abandonner le chemin de la lutte, a-t-il dit.
Pour rappel, le jeud 7 novembre, le procureur général près la Cour d'appel d'Abidjan, le magistrat Marie-Léonard Lebry, a annoncé que la Chambre d'instruction a décidé de renvoyer l'affaire Blé Goudé en procès devant un tribunal criminel.
"La sous traitante du dossier Charles Blé Goudé ayant échoué à la Cour pénale internationale, le pouvoir ivoirien tente d'utiliser à nouveau l'appareil judiciaire pour faire aboutir son programme et son propre agenda politique ", a estimé M. Patrice Saraka.
Solange ARALAMON