La célébration des 59 ans de la fête de l’indépendance de la Côte d’Ivoire fut un moment de communion et de communication. Les différentes couches de la société ivoirienne se sont massées aux abords du boulevard VGE pour assister aux festivités officielles. Marquées en grand pompe par le défilé militaire.Devant un parterre de personnalités triées sur le volet, avec à leur tête le président Alassane Ouattara, des détachements militaires, paramilitaires et spéciaux, ont défilé dans leur tenue d'apparat.Tour à tour, écoles de formation aux métiers des armes, de la police et de la gendarmerie, bataillons des différentes forces de l'armée, unités de police et de gendarmeries, éléments des Douanes, des Eaux et forêts et du Groupement des sapeurs-pompiers ont défilé, suivi d’impressionnantes armes de guerres. La parade militaire a comporté outre la prise d’armes, un défilé aérien, pédestre, motorisé et équestreainsi qu’une démonstration de sauts en parachute. Dans un mouvement d'ensemble parfaitement exécuté et coordonné.Contrairement à ce qu’il était donné de voir avant les différentes crises qui ont secoué le pays, les fêtes de l’indépendance étaient l’occasion de faire défiler les différentes forces vives de la nation. Alors qu’il nous chante à longueur de journée que la paix est revenue. Le pouvoir a préféré brandir ses différentes machines à tuer comme destrophées. Il a opté pour une communication de guerre. Dans unedémonstration frisant la propagande guerrière, visant à effrayer, voire intimider les adversaires politiques et les populations qu’on est censé protéger. Ouattara a choisi de bander ses muscles plutôt que de rassurer les uns et les autres, de la marche du pays dans un environnement apaisé.Il n’a rien fait encore qui ait pris le peuple par l’intelligence ou par le cœur. Ses vaines promesses ontachevé sa crédibilité auprès des ivoiriens. Ses mensonges vitupérés, depuis son ascension de façon calamiteuse à la magistrature suprême, ont fini de convaincre tout un chacun que Ouattara est tout, sauf un homme de paix. Il n’y a rien de senti, rien d’attendri, rien de pleuré, rien d’arraché de l’âme, rien qui vint de son cœur pour aller au peuple, rien qui fût de lui aux populations. Au contraire, que de mépris et de dédain vis-à-vis de tous. Son attitude à l’endroit de ses anciens alliés, que sont Soro Guillaume et le Président Henri Konan Bédié, en est une illustration parfaite. Sa réaction devant les plaintes de l’opposition sur la loi votée par l’Assemblée Nationale et le Sénat relative à la Commission Electorale Indépendante (Cei), en dit long sur sa détermination à demeurer dans la belligérance. Dans son intervention, lors de son interview sur les chaines nationales radio et télévision, Ouattara dégage sa responsabilité quant à l’échec des négociations pour la mise sur pied d’une Cei consensuelle, en vue d’organisation d’élections justes, transparentes et équitables en 2020. Il lui a été demandé de procéder à une réforme profonde de la Commission Électorale Indépendante (CEI), afin qu’elle puisse contribuer significativement à la consolidation de la paix sociale en Côte d’Ivoire. Ouattara se dérobe de ses obligations à s’engager résolument dans la voie de la Réconciliation Nationale pour asseoir une paix sociale durable et définitive, facteur de développement, de prospérité et de vie harmonieuse entre toutes les composantes de la Nation ivoirienne. Il accuse le Pdci d’avoir boycotté les rencontres initiées par le gouvernement. Pendant que le parti avait consigné ses propositions sur la réforme de Cei qui ont été remises au pouvoir. Il n’en a même pas tenu compte. Malgré cela, pour lui le débat est clos. Arguant : « nous avons rempli notre obligation. »Ouattara fait ainsi le choix de l’hostilité, que celui de la paix voulue par tous les ivoiriens.
Michel BETA