Haine de l’Ivoirien pour l'Ivoirien





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Sans conteste, le président du Sénat, Ahoussou Kouadio Jeannot, est la star de la semaine. Il vient de se mettre dans la direction du vent qui est assurément incarnée par le Rhdp, le grand parti houphouétiste qui est en train de  consolider ses acquis et conquérir de nouveaux militants. La dernière grosse victime du Rhdp est Henri Konan Bédié qui n’a de cesse de pleurer la perte de Ahoussou Jeannot qu’il qualifie de « traitre ». A ce sujet, le ‘‘Sphinx de Daoukro’’ a fait des déclarations face aux populations de Didiévi qui ressuscitent l’hideuse ivoirité, le monstre qu’il a conçu et qui a fait tant de mal à ce pays.

« Comme le dit l’adage, bon sang ne saurait mentir et a fortiori bon militant nourri aux idéaux de son parti ne saurait les trahir et déserter ses rangs, au motif qu’il souhaite une fusion-absorption de son propre parti au bénéfice d’un autre. Chers frères et sœurs, vous symbolisez ce bon sang et je suis fier de vous ». Ces propos de Bédié qui sont en train de faire le tour de la toile donnent froid.  Comment est-ce possible  que le président du Pdci tombe si bas dans la classification des citoyens de son pays, un pays qu’il a pourtant dirigé pendant sept ans ? Pour ceux qui ne parviendraient pas à décrypter ou à comprendre en dénotation seconde le discours de Bédié, il fait implicitement allusion au sang métissé qui coulerait dans les veines de Ahoussou Jeannot et qui serait impur, conformément à la doctrine de la nauséabonde ivoirité. On peut comprendre la grande douleur qui dévaste Bédié en ce moment après la perte du « dernier des Mohicans », l’unique président d’institution à ses côtés lors du dernier gala de l’Ong « Servir ». Mais, son rêve de redevenir président de la République de Côte d’Ivoire en octobre 2020, est incompatible avec ce genre de propos foncièrement tribalistes et  qui laissent transparaître la haine de l’Ivoirien pour l’Ivoirien. Un tel discours débité devant les populations des autres régions du pays aura pour conséquence de provoquer du dégoût et du rejet. Bédié doit revoir sa philosophie politique et savoir tirer les leçons de la perte du pouvoir en 1999 par un coup d’Etat s’il envisage réellement de redevenir Président, au de-là du verbiage.

Bédié donne le sentiment qu’il a fallu le départ de Ahoussou pour qu’il prenne le pouls réel de la situation. Chaque jour, un grand militant s’en va au Rhdp. Ceux qui détiennent la bourse et qui entretiennent les bases et les militants sont partis. Presque tous les ministres Pdci, les Directeurs généraux et présidents des conseils d’administration sont partis. Les maires, députés, sénateurs et présidents des conseils généraux s’en vont en masse. Les fidèles parmi les plus fidèles comme Lenissongui Coulibaly, Zié Daouda, Emile Ebrottié…ont tourné le dos à Bédié.  Si cette hémorragie ne s’arrête pas, avec qui Bédié va-t-il concevoir son projet électoral en 2020 ? Avec Gbagbo qui cherche à jouer son match retour ? Quels sont les arguments qu’il pourrait développer pour recruter ou remplacer tous ceux qui s’en vont ? Face aux populations de Didiévi, Bédié a indiqué qu’il lancerait de grands projets de développement de leur cité dès octobre 2020,  juste après la reconquête du pouvoir d’Etat. Mais, personne n’est dupe. Bédié a dirigé le pays pendant sept ans sans rien apporter à Didiévi. Il a fallu l’arrivée d’Alassane Ouattara pour tracer les sillons de son développement. Bitumage de la route Tiébissou-Didiévi, électrification et adduction en eau potable de plusieurs localités... Rien que pour ces réalisations et bien d’autres à venir, Didiévi refusera de redonner à N’Zuéba, le « canari de bandji ».

 

Traoré Moussa

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