Une vue de ce qui reste de la zone après le passage des bulldozers
Dans un communiqué dont pressecotedivoire.ci a reçu copie, des résidents des quartiers adjacents à Fraternité- Matin jusqu’aux célèbres tours situées en face du cinéma Liberté qui ont vu le déguerpissement des magasins et autres étals de commerçants, sont montés au créneau pour dénoncer et rejeter l’idée de construction de magasins sur les sites déguerpis. Ils ont lancé cri de détresse en direction des ministères de l’intérieur et de la sécurité, de la construction, de l’urbanisme et du cadre de vie.
« Il semble qu’à Adjamé, la logique architecturale et environnementale ne débouche que sur un unique objectif : la construction de magasins. Depuis deux semaines environ, le District autonome d’Abidjan en liaison avec la mairie d’Adjamé a lancé une vaste opération de déguerpissement. Tout est passé sous les fourches caudines des bulldozers et autres engins du district : petits commerces et restaurants de fortune, vulcanisateurs ambulants, petites stations de lavage mais surtout, objet de notre grosse colère, des arbres. De beaux arbres datant pour certains de 1962 année de création des premiers grands quartiers d’Adjamé. Le grand bloc notamment », explique le document.
Selon les plaignants, dès de le début de cette opération, une forte rumeur a circulé dans les travées des zones touchées, faisant état de ce que tout cela n’est fait, en réalité, que pour mettre les sites nettoyés à la disposition d’opérateurs économiques pour la construction de magasins.
« Incrédules et pris de panique, des résidents prirent alors l’initiative de rencontrer le ministre -gouverneur du District, M. Cissé Ibrahim Bacongo, coutumier d’inspections nocturnes après tout déguerpissement. Il feignit devant le 1er magistrat de la commune d’Adjamé d’ignorer l’existence d’une telle idée. Il est allé jusqu’à les rassurer en leur faisant croire qu’il avait prévu sur les espaces libérés de nouveaux plants d’arbres ,un foyer pour les personnes du 3ème âge, le ravalement des façades, la mise en place de box pour les activités commerciales des femmes .. etc.. Quelque peu rassurés, les représentants des habitants ont même pris l’initiative d’appeler au calme leurs mandants. Cependant, comme un crime n’est jamais parfait, de nombreux indices apparurent pour confirmer les véritables motivations cachées jusque-là. Une équipe de géomètres fut dépêchée sur les lieux. Approchée, elle refusa de confirmer ou d’infirmer toutes les promesses annoncées par le patron du district. De plus, manifestement heureux d’une des superficies à lui offert, un des heureux bénéficiaires n’hésita pas à s’en vanter auprès de proches. Ôtant de ce fait tous les derniers doutes que l’on pourrait avoir sur l’issue du grand nettoyage opéré », ajoute la note.
Ils réaffirment qu’ils useront de toutes les voies idoines, administratives et légales pour protéger leur environnement.
Solange ARALAMON