Ces derniers temps, le marigot politique ivoirien est en effervescence, il bout quasiment. Les différents camps ne ratent aucune occasion pour critiquer, voire décocher des flèches à l'endroit des adversaires ou potentiels adversaires. C'est le débat des idées, le choc des arguments. D'aucuns attendent le clash bilan contre bilan ou simplement le projet contre bilan ou encore le bilan détruit par un programme prometteur. Chaque camp estime qu’il aime ce pays plus que les autres, un camp exhibe ce qu’il a fait et les autres lui rétorquent ce qu’il n’a pas fait, ce qu’il aurait dû faire et ce qu’il n’aurait pas dû faire. Il y en a pour qui le passé n’a pas existé et le futur est leur présent. Tout ceci est bien et restera de bonne guerre, tant que personne ne songe à déclencher encore une guerre qui ne sera pas du tout bonne pour chacun et pour tous. Ils vont s'affronter, c'est inévitable. Pourvu que personne, parce que perdant la face, ne jette par la suite des jeunes dans la rue pour casser, brûler, détruire. Pourvu que personne, parce que perdant la face, ne déverse des miliciens ou des soldats armés pour faire mordre la poussière aux autres, enjamber des corps et s'ériger en maître, sans loi. Pourvu qu'on en reste aux attaques "à bouches armées" sans recours aux attaques à "mains armées".

EDDY PEHE