Liberia : mort de Prince Johnson, figure de la sanglante guerre civile des années 1990





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L’ancien chef de guerre libérien et sénateur Prince Johnson lisant chez lui à Monrovia, le 26 juin 2009



L’ancien chef de guerre âgé de 72 ans est mort soudainement jeudi. Celui qu’une vidéo montrait en train de siroter une bière, pendant que ses hommes torturaient à mort le président Samuel Doe en 1990, était toujours un sénateur influent dans son pays.

L’ancien chef de guerre Prince Johnson, acteur majeur de la guerre civile qui a ravagé le Liberia entre 1989 et 2003, et réputé pour sa cruauté, est mort soudainement jeudi 28 novembre. « Nous l’avons perdu ce matin. Il est décédé [à l’hôpital] Hope For Women », dans la banlieue de Monrovia à l’âge de 72 ans, a déclaré à l’Agence France-Presse Wilfried Bangura, l’un des cadres de son parti. Les causes exactes de sa mort n’ont pas été précisées dans l’immédiat.

« La mort du sénateur Johnson est très regrettable et inattendue. Ce matin, le vice-président [du Liberia, Jeremiah Koung, l’un de ses proches] s’est rendu à l’hôpital, à Hope For Women, et lui et d’autres sénateurs doivent se rendre au domicile du sénateur pour rencontrer la famille », a confirmé Siaffa Jallah, responsable du service de presse du Sénat.

Prince Johnson, qu’une vidéo montrait en train de siroter une bière pendant que ses hommes torturaient à mort le président Samuel Doe en 1990, était toujours un sénateur influent dans son pays, et n’a jamais exprimé de regret sur son passé. La mort du président Doe fut l’un des premiers épisodes sanglants qui allaient faire basculer le Liberia dans des guerres civiles qui, jusqu’en 2003, ont fait quelque 250 000 morts et ravagé son économie.

Après ce conflit, Prince Johnson était devenu sénateur de sa région d’origine de Nimba (Nord), il était devenu prédicateur dans une église évangélique et était suivi par de nombreux fidèles, conservant une forte popularité. Il était aussi l’un des principaux opposants à la création d’un tribunal qui jugerait les crimes de la guerre civile, jouant sur le danger de rouvrir de vieilles blessures et déclarant qu’établir une telle cour, c’était « chercher des ennuis pour le pays ».

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