Sous nos yeux impuissants, sous leurs quolibets incompatissants, la presse imprimée se meurt. Ceux qui lui doivent se la coulent douce, ceux qui doivent faire quelque chose sont dans un cynisme doux. Et au fil du temps, les mensuels deviennent virtuels, les hebdomadaires deviennent éphémères, les quotidiens deviennent indigents. Le constat est là, cruel : des journaux physiques disparaissent des kiosques. Les quotidiens des plus résilients sont publiés trois à quatre fois par semaine, à l'exception d'une poignée. On se tourne vers les pouvoirs publics pour demander la subvention, justifiée du reste, les pouvoirs font la fine bouche et la sourde oreille. Pourtant, ce n'est pas une exclusivité ivoirienne de demander une subvention pour la presse à l'Etat. Les pays démocratiques ont des mécanismes pour remettre leurs médias à flots. Pourquoi pas nous? Le problème, il est question ici d'affirmer le statut de quatrième pouvoir, pour jouer le rôle d'informateur et d'éducateur, dans l'environnement démocratique. Pour ces politiques, le 4e pouvoir affamé laissera certainement tranquilles les trois autres pouvoirs (Exécutif, Législatif et Judiciaire) qui se trouvent être dans les mêmes mains.
Eddy PEHE