La présence de Guillaume Soro dans la sous-région favorise son retour pacifique en Côte d'Ivoire.
Avec une volonté réelle d'œuvrer à ce retour, une médiation peut être suscitée et mettre en action un chef d'Etat de la sous-région comme médiateur. Ce chef d'Etat peut effectuer un premier voyage à Abidjan. Il rencontrera le Président Alassane Ouattara et annoncera officiellement le début de cette médiation. Ensuite, ce chef d'Etat ira rencontrer Soro dans une capitale de la sous-région pour le rassurer et lui demander d'accepter de regagner son pays. Puis, une rencontre des deux personnalités sera organisée dans le pays du chef d'Etat médiateur. A l'issue de cette rencontre, la recommandation principale sera que Guillaume Soro, une fois arrivé à Abidjan, consacre sa première sortie officielle à une visite au palais présidentiel du Plateau pour présenter ses civilités au chef de l'Etat. Nous sommes convaincus qu'Alassane Ouattara sortira le plus grandi de ce processus. Tout comme il l'a été lorsque Laurent Gbagbo lui a rendu visite à son retour en 2021. Nous sommes prêts à parier qu'une telle démarche ne serait pas rejetée par l'ancien Chef de l'ex-rébellion ivoirienne, lui qui a consenti tant de sacrifices pour l'aboutissement du dialogue direct avec Laurent Gbagbo. Ce qui a conduit à l'organisation en 2010, de l'élection présidentielle la plus inclusive de l'histoire de la Côte d'Ivoire. Pour rappel, dans la soirée du 22 décembre 2019, soit à la veille de son retour manqué à Abidjan, l'ex-leader estudiantin a signé un communiqué dans lequel il sollicitait une audience auprès du président de la République. Nous croyons également que cette médiation ne sera pas refusée par Alassane Ouattara, s'il décidait vraiment de tourner la page de ce conflit qui l'oppose à son ex-partenaire, au profit d'une Côte d'Ivoire véritablement réconciliée. Ceci est loin d'être une fiction. C'est le vœu réel de tout ivoirien épris de paix et vide de toute haine et de toute rancœur. Car, à ce jour, à la différence de Gbagbo (Que Ouattara n'a pas voulu prendre le risque de faire arrêter à son arrivée à Abidjan) et de Charles Blé Goudé qui a publiquement négocié son retour, toute présence de l'ex-PAN actuellement en Côte d'Ivoire en l'absence d'un accord avec Alassane Ouattara, pourrait occasionner son arrestation dans le meilleur des cas. Pis, des menaces sur son intégrité physique ne sont pas à exclure. En témoigne l'hostilité que le régime Rhdp continue de montrer à l'égard de ses partisans sur le territoire. L'emprisonnement de Kouablan Messou et de Sié Coulibaly, deux cadres récemment arrêtés à Odienné pour leur participation à une activité organisée par la Délégation locale de GPS, ne donne-t-il pas tort à ceux qui ironisent en demandant à l'ex-député de Ferké de rentrer dans son pays ? Donc, Guillaume Soro, pour ne pas se faire harakiri, préfère demeurer hors des frontières ivoiriennes. Il refuse ce que le régime Ouattara et bien de ses partisans lui exigent, à savoir demander publiquement pardon au président du Rhdp et négocier son retour au pays comme l'a fait Blé Goudé. Certes, rien n'est impossible en politique. Mais cette reddition publique de l'ancien-SG des ex-Forces nouvelles est improbable. Il la ferait difficilement parce que dans cette affaire, il considère être celui à qui l'on devrait demander pardon. Car, il n'admet pas jusqu'à ce jour, la traque et les humiliations infligées à lui et à ses proches, pour avoir décidé d'affronter le Rhdp dans les urnes. Il ne l'admet pas d'autant plus qu'il considère qu'il ne mérite pas de subir cela de la part d'un régime qu'il a contribué à mettre en place au risque de sa vie. En effet, à défaut de voir s'accomplir l'engagement pris vis-à-vis de lui par Ouattara de le désigner comme son successeur après deux mandats présidentiels du mentor du RDR, engagement dont Guillaume Soro parle publiquement en citant des témoins, le leader de GPS ne s'imaginait pas subir un tel degré de persécution de la part de ce pouvoir. Cette position de Guillaume Soro, nous la comprenons amplement. Et, il est important que ceux qui lui exigent de se renier publiquement la comprennent aussi. De même, non pas seulement pour les intérêts des deux personnalités, mais aussi pour l'intérêt supérieur de la Côte d'Ivoire qui doit cesser de donner à l'Afrique et au monde, l'image d'un pays qui contraint ses propres fils à l'exil, il faut au plus vite œuvrer au retour de Guillaume Soro dans son pays. Sans que cela ne rabaisse Alassane Ouattara.
Cissé Sindou