A moins d’un mois de la CAN organisée par la Côte d’Ivoire, l’atmosphère politique se crispe dans le pays.
Dans peu de temps, les premières délégations de pays participants à la CAN 2023 sont censés prendre la direction de la Côte d’Ivoire. Malheureusement, c’est à ce moment que la peur et la crispation s’installent dans le pays. La faute à des restrictions de libertés et des arrestations d’acteurs politiques. Le dernier fait en date est l’annulation du meeting que le Cojep devait organiser ce dimanche 26 novembre à Yopougon pour célébrer l’AN 1 du retour en Côte d’Ivoire de son président Charles Blé Goudé.
Selon l’ancien leader de la galaxie patriotique, les autorités leur ont signifié que cette rencontre ne devait pas se tenir pour des « raisons de sécurité ». Si les organisateurs ont spontanément à cette décision, il n’en reste pas moins qu’elle représente un mauvais signal. En quoi est-ce que la tenue de ce meeting constituerait une menace pour la sécurité ? En s’opposant, dit-on, pour raison de sécurité, à la tenue de cette activité qui aurait pu se dérouler de manière ordinaire, c’est plutôt les autorités qui suscitent l’insécurité dans l’esprit des citoyens ? Car, rien d’apparent ne montre aujourd’hui que cette rencontre aurait pu causer un quelconque problème de sécurité. C’est à croire que les vraies raisons de l’interdiction sont à chercher ailleurs. Ce meeting n’a-t-il pas été interdit pour empêcher Blé Goudé et le Cojep de se mobiliser et amorcer un nouveau dynamisme dans la perspective de la prochaine présidentielle ? Les autorités ne cherchent-elles pas à empêcher Blé Goudé de remettre ses troupes en ordre de bataille ? Manifestement, le leader de GPS semble aussi faire les frais du sentiment de trahison qui pourrait animer le pouvoir qui a certainement espéré qu’il devait définitivement garder le silence après son retour pacifique en Côte d’Ivoire malgré la peine de 20 ans prison qui l’attendait.
Ne paye-t-il pas le prix de la tribune qu’il a offerte à Affi N’Guessan pour critiquer le pouvoir ? En effet, prenant la parole vendredi 24 novembre lors de l’ouverture du 2e congrès du Cojep, le président du FPI, visiblement déçu de son partenariat avec le pouvoir, a dénoncé une gestion clanique du pays et un refus des dirigeants à aller à une réconciliation réelle.
Une semaine plus tôt, c’était l’arrestation de Kouablan Messou et de Coulibaly Sié, deux cadres de GPS qui ont été interpellés à Odienné alors qu’ils s’apprêtaient à animer une conférence sur la paix et la réconciliation. Cette arrestation a un lien avec la décision de dissolution de GPS jugée applicable par les autorités, malgré le pourvoi en cassation censé suspendre l’exécution de ladite décision selon les avocats de GPS. En gros, l’exécutif estime que le mouvement présidé par Guillaume Soro ne doit pas organiser d’activité sur le territoire ivoirien. Toute chose qui transforme en un délit la tenue de cette conférence qui avait été initiée par la Délégation GPS d’Odienné.
Ces emprisonnements et ses interdictions d’activités politiques ne sont vraiment pas de bons signes à la veille de cette CAN. Il en est de même pour la polémique d’un prétendu projet de déstabilisation attribué à Guillaume Soro, après son arrivée en Afrique de l’Ouest et surtout après ses apparitions aux côtés des dirigeants du Niger puis du Burkina Faso.
Nos autorités gagneraient à œuvrer à ramener la sérénité dans le pays par des actes de paix, de démocratie, et de réconciliation vraie.
Cissé Sindou