Bientôt 4 ans de prison ou d’exil pour Soro et ses proches





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Le 03 février 2023, lors du procès en appel de Soro et de ses proches, les avocats de la défense ont voulu savoir si Soul To Soul était prêt à demander pardon à Alassane Ouattara…

Voilà près de 4 ans que Koné Kamaraté Souleymane dit Soul To Soul et bien d’autres proches de l’ancien président de l’Assemblée nationale ont été mis aux arrêts par les autorités ivoiriennes. C’était précisément le 23 décembre 2019, jour du retour avorté du président de GPS à Abidjan. Parmi eux, Kassé Kouamé Jean Baptiste, Koné Ardjouma Herman, Dosso Seydou, Kamagaté Adama, Bamba Souleymane, Fofana Konan, Traoré Lamine. Ce sont des militaires de la garde de l’ex-PAN ou ses collaborateurs civils. Au groupe arrêté le 23 décembre 2019, s’ajoutent des personnes interpellées avant ou après cette date. C’est le cas de Doumbia Youssouf Kader, président d’Espoir de la Génération 72 (EG72) arrêté le 17 janvier 2019. Ils sont pour la plupart détenus, officiellement pour divulgation de fausses nouvelles, atteinte à la sûreté de l’Etat…, mais la raison réelle de leur détention est connue de tous, à savoir leur fidélité à Guillaume Soro, président de Générations et Peuples Solidaires (GPS).

Le déroulé de ce procès et la légèreté des accusations ont convaincu l’opinion de son caractère politique et de l’acharnement judiciaire dont font l’objet ces détenus de la part du pouvoir. Jusqu’à quand continueront-ils ainsi de faire les frais de leur fidélité à Guillaume et de servir de moyen de chantage politique du pouvoir vis-à-vis du leader de GPS ? Pourtant, entre autres recommandations, le dialogue pouvoir-opposition de 2022 a demandé la libération des prisonniers politiques et le retour des exilés. Des recommandations que le gouvernement n’a pas voulu mettre en œuvre pour l’ensemble des personnes concernées.    

Parmi ces citoyens ivoiriens encore contraints à l’exil parce qu’opposés au régime, Guillaume Soro. Il a été condamné à la prison à vie par le tribunal criminel d’Abidjan qui a aussi prononcé la dissolution du mouvement qu’il dirige. Une partie de ce verdict a la particularité d’avoir été prédite par le Chef de l’Exécutif Alassane Ouattara, au cours d’une interview. Ceci permettant de comprendre cela.

Pour rappel, le vendredi 03 février 2023, lors d’une audience en appel dans ce procès, les avocats de la défense ont démontré que les accusations ont été montées de toutes pièces et que des juges aux ordres ont été chargés de s’en servir pour prononcer des peines d’emprisonnement contre des citoyens uniquement dans un but politique, celui de les punir pour leur soutien à Guillaume Soro, depuis son refus d’adhérer au Rhdp, et son intention de briguer la magistrature suprême de son pays. Pour autant de ‘’crimes’’ politiques, le sort de l’ex-PAN et de ses soutiens condamnés, ne dépend donc pas d’arguments juridiques, mais d’actes de contrition à l’égard de Ouattara et de son régime. Pour preuve, en privé comme en public, des partisans du pouvoir ne cessent d’affirmer que la condition d’un éventuel abandon des poursuites contre Soro et ses fidèles compagnons est qu’ils demandent publiquement pardon à Alassane Ouattara. C’est ce triste constat que les avocats de Guillaume Soro ont voulu mettre en exergue. Ils ont ainsi posé à Soul To Soul une question inattendue. Ils lui ont, en effet, demandé s’il était prêt à demander pardon, voire à se jeter par terre et à ramper devant Alassane Ouattara pour lui montrer son repentir.

Visiblement, à travers cette ironie, ils ont voulu amener Soul To Soul qui reste jusqu’à ce jour l’un des plus fidèles soutiens de Guillaume Soro donc un symbole, prononcer publiquement à l’endroit d’Alassane Ouattara le mot ‘’pardon’’. Cela, en vue de satisfaire l’égo du seul et grand décideur, avec l’espoir d’obtenir sa clémence…  

L’autre ironie dans cette histoire, c’est qu’Alassane Ouattara lui-même alors apposant, a beaucoup souffert d’une telle instrumentalisation des institutions publiques à son encontre, par ses prédécesseurs qui avaient peur de l’affronter dans les urnes. L’on a alors espéré que cette pratique disparaisse sous sa gouvernance. Hélas, le mauvais cycle se perpétue…

Cissé Sindou

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