Plusieurs militants du Rassemblementdes Houphouetistes (RHDP), transformés en dissidents lors des précédentes élections municipales et régionales, ont été tous sanctionnés par le parti au pouvoir. Le parti du président Alassane Ouattara n'a pas voulu laisser prospérer le désordre pour longtemps. Il a alors décidé de mettre fin à la sorte de pagaille qui règne au sein du parti.
La course à l'électorat fait rage. Et avec elle, la course au leadership local. Il fallait sonner l'alarme. Et elle le fut. Les militants visés écopent des sanctions suivantes : Exclusion des organes centraux tels que prévus par l'article 16 des Statuts et Règlement intérieur du parti ; Déchéance des fonctions politiques occupées ; Suspension des activités du parti pour une durée d'un an.
Objectif visé. Mettre fin au jeu de ceux des cadres de ce parti qui se la jouent les dociles mais en réalité ne le sont pas du tout. Ils clament au président et devant le président qu'ils le respectent mais sont prêts dans leur région d'origine à fouler au pied ses principes directeurs tout comme ses mots d'ordre ou autres consignes de vote. En réalité, cela pose un problème d'éthique politique.
Dès lors, nous sommes en droit de nous poser les questions suivantes : est-ce que la vision du président de ce parti, est-elle véritablement épousée par ses collaborateurs ? La guerre de leadership n'a-t-elle pas pris force sur le mot d'ordre du parti ? Le positionnement local n'a-t-il pas plus d'intérêt que toute autre raison ? Au constat des faits, la floraison de trahisons au sein du Rhdp est le fruit de la volonté des cadres de se positionner en leader de leur zone. Et, avoir de nombreux militants dynamiques dans une zone électorale n'est pas à rejeter. Sauf que cela doit respecter une certaine règle et se faire dans une certaine discipline. Quand le parti le tolérait encore, accueillant à bras ouvert les indépendants élus contre les candidats du parti, c'était encore tolérable. Mais, dès l'instant où le chef de file a réagi avec fermeté, cette floraison des trahisons s'explique difficilement. Il fallait alors réagir et la réaction fut de taille. Sauf, reste à savoir si elle pourra atténuer la mouvance.
Sam Wakouboué