En annonçant la mise en place de Play-off pour les 4 premières équipes de la Ligue 1 cette saison, le Comité Exécutif de la FIF voulait innover et rendre notre compétition phare plus attrayante et plus indécise jusqu’à son terme. Louable initiative qui reprenait des méthodes déjà usitées de par le monde.
Les sports américains ont été les pionniers dans ce domaine, qu’il s’agisse du Basket-ball, du Hockey sur glace, du Football américain ou du Baseball avec leurs saisons découpées en deux phases :
- La saison régulière qui se déroule en général par
poules et par conférence géographique,
- Les phases finales qui font s’affronter les équipes de
saison régulière les mieux classées de chaque
conférence, au meilleur des 7 matchs jusqu’à la finale
opposant, dans un show spectaculaire (ex : « Le Super
bowl »), les deux meilleures équipes des phases finales.
Le rugby français s’en est également inspiré en créant le TOP 14 où les 6 premiers de la saison régulière se rencontrent dans des matchs à élimination directe (Barrages entre les équipes classées de la 3ème à la 6ème place, puis Demi-finales et Finale). Cette formule peut paraître cruelle pour une équipe qui aurait dominé toute la saison régulière mais c’est justement tout le charme de cette compétition et de ses matchs couperets.
En football, cette pratique n’est pas très répandue, les plus grands championnats préférant la formule d’une poule unique désignant le champion au terme de rencontres aller-retour entre chacune des équipes. Il y a quelques exceptions cependant et la formule belge a fortement inspiré les dirigeants ivoiriens. Le dénouement, ce dimanche, de la Jupiler Pro League a donné raison à ceux qui promeuvent ce type de formule puisqu’entre la 89ème et la 96ème minute de la dernière journée des Play-offs, 3 équipes ont été tour à tour championnes virtuelles (US Saint-Gilloise puis KRC Genk et enfin Royal Antwerp qui a renversé la table à la dernière minute du temps additionnel du 40ème et dernier match de la saison).
Le football ivoirien a déjà connu ce genre de compétition puisque la Superdivision avait été mise en place dès les années 1990 avec un certain succès puisque ce fut au cours de ses premières années que les clubs ivoiriens avaient remporté la plupart des Coupes africaines de club. Il faut noter cependant que la saison régulière se déroulait alors avec deux poules distinctes, ce qui avait l’avantage de réduire le nombre de matchs lors de la 1ère phase avant de se consacrer pleinement aux matchs décisifs avec une certaine fraîcheur.
Cette saison, les difficultés de calendrier en Ligue 1 menacent la bonne tenue des Play-offs. Ces obstacles découlent de la combinaison de plusieurs facteurs :
- L’augmentation du nombre de clubs en Ligue 1 cette saison, passant de 14 à 16 clubs et donc de 26 à 30 matchs,
- La qualification de la Côte d’Ivoire à la phase finale du CHAN qui a obligé la Fédération à stopper la Ligue 1 pendant près de 5 semaines,
- Le parcours de l’ASEC Mimosas en Coupe d’Afrique qui a bloqué de nombreuses dates pour la Ligue 1 et la Coupe Nationale,
- Le retour de la Coupe Nationale dans le calendrier,
- L’exigence de la CAF de terminer la saison au plus tard
le 30 juin et de donner les noms des équipes qualifiées
Tout cela aurait certainement pu et dû être mieux anticipé de la part des organisateurs et ils se trouvent aujourd’hui face à une équation impossible à résoudre s’ils veulent respecter à la fois les délais exigés par la CAF et les termes de l’article 11-1 du règlement spécial des Championnats de Ligue 1 et Ligue 2 qui stipule :
« Le Play-off comprend les 04 premiers clubs au
classement à l’issue de la 1ère phase. Cette 2ème phase
se disputera en match aller et retour, soit 06 journées ».
Dans l’attente de la décision du Comité Exécutif face à ce dilemme, nous nous préparons à toutes les éventualités pour conquérir ce 29ème titre de champion. En espérant que la formule choisie pour la saison prochaine prendra bien en compte tous les facteurs cités ci-dessus, pour accroître toujours plus le spectacle et la compétitivité des clubs ivoiriens.
Benoît YOU