A sa demande, le Chef de l’Etat Alassane Ouattara, s’exprimera devant les députés et les sénateurs réunis en Congrès demain mardi 25 avril 2023 à 10 heures (GMT), à l’auditorium du Sofitel Hôtel Ivoire d’Abidjan.
L’information a été rendue publique en fin de semaine dernière par le président du Senat. Dans un communiqué qui date du 18 avril, « Monsieur Jeannot Ahoussou-Kouadio, Président du Sénat, informe Mesdames et Messieurs les Sénateurs qu’à la demande de S.E.M Alassane Ouattara, Président de la République de Côte d’Ivoire, le Parlement se réunira en Congrès, le mardi 25 avril 2023 à 10 heures, à l’auditorium du Sofitel Hôtel Ivoire d’Abidjan. Au cours de ce Congrès, le Président de la République adressera son message sur l’état de la Nation devant les Députés et les Sénateurs, conformément à l’article 114 de la Constitution… » Que nous réserve ce discours ? Les attentes sont nombreuses sur tous les plans. Au niveau politique, une partie des Ivoiriens espère l’annonce d’une réforme constitutionnelle qui va ramener la limite d’âge de 75 ans pour être candidat à l’élection présidentielle. Une telle réforme aura pour conséquence l’élimination de la prochaine élection présidentielle de Henri Konan Bédié, Laurent Gbagbo et d’Alassane Ouattara lui-même. C’est le vœu de nombreux citoyens qui souhaitent que ces seniors prennent leur retraite et laissent la place à une nouvelle génération. D’ailleurs, parlant de nouvelle génération, des murmures font état d’un accord secret entre Ouattara et Bédié autour du choix de l’ancien ministre Tidjane Thiam parce qu’il réunit la condition de l’appartenance au Pdci souhaitée par Bédié, et celle de technocrate voulue par Ouattara.
D’autres Ivoiriens par contre, chaque groupe selon son obédience, sont favorables aux candidatures des trois vieux en 2025. Ceux-là n’applaudiront donc pas un retour de la limitation d’âge. Parmi eux, il y a les Gbagbo Ou Rien (GOR) qui veulent entendre le chef de l’Etat annoncer une loi d’amnistie en faveur de l’ex-Président ivoirien condamné à 20 de prison par la justice ivoirienne. Il n’a jusque-là bénéficié que d’une mesure de grâce. Cela ne lui garantit pas le rétablissement de son droit d’être électeur et éligible. Pour preuve, il nous revient que son nom ne figure sur la prochaine liste électorale à publier malgré son enrôlement par la CEI l’année dernière.
En outre, nous sommes de ceux qui espèrent l’annonce de cette loi d’amnistie et qu’elle bénéficie à l’ensemble des détenus et exilés politiques dont le plus illustre se nomme Guillaume Soro. Le président de GPS, vous le savez, a été condamné à la prison à vie par la justice ivoirienne. Il est contraint à l’exil depuis 2019 après son réfus d’adhérer au RHDP, sa démission de la tête du Parlement et sa décision de briguer la Présidence de la République. Cette loi d’amnistie sera alors un geste d’apaisement important pour une meilleure cohésion nationale.
D’importantes attentes existent également sur le plan socio-économique. Car, les Ivoiriens résignés dans le silence parce que le droit de manifester dans les rues n’existent plus que de nom, souffrent énormément au quotidien. Les coûts des denrées alimentaires, les soins de santé, l’école, le transport, le logement, ne font qu’augmenter semaine après semaine. Nous avons le sentiment que cette réalité ne préoccupe pas vraiment les décideurs qui semblent s’intéresser uniquement aux constructions d’infrastructures pendant que les populations qui doivent les utiliser vivent un quotidien d’enfer. Que fait réellement l’Etat dans cette gouvernance dite de type libéral pour accroître effectivement l’offre des besoins et services cités plus haut, les rendre abondants afin que les prix baissent pour le bonheur des populations ? En tout cas, nul ne peut nier la réalité sur le terrain, à savoir la hausse constante du coût de la vie.
Cissé Sindou