Les patrons de presse et les journalistes ont par la voix de leurs présidents, plaidés pour un appui financier au secteur de la presse qu’ils qualifient de sinistré, à l’occasion du symposium mettant fin à la 8 e conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD 8), tenu vendredi 30 septembre 2022à Abidjan.
« Le développement d’un pays repose sur plusieurs piliers dont les médias en tant que médium et médiateur sociaux (…) Cependant, un constat triste s’impose. En côte d’Ivoire, le secteur des médias, la presse en particulier est en pleine crise économique et financière, plus accentuée par la pandémie de la Covid 19 », a relevé le président de l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire (UNJCI), Jean Claude Coulibaly.
Pour Jean Claude Coulibaly, « le nœud du problème que rencontre la presse est l’absence de financement dans un contexte où les chiffres de vente des journaux sont catastrophiques et la publicité quasi inexistante ». Une sinistrose qui se traduit, selon lui par les fermetures successives d’entreprise de presse, les compressions de personnel où par l’accumulation d’arriérés de salaire.
Aussi, a-t-il plaidé auprès de la TICAD pour un financement des entreprises de presse, ajoutant que les journalistes, pris dans ces tourments économiques et financiers vivent dans une précarité inacceptable.
Abondant dans le même sens, le président du Groupement des éditeurs de presse (GEPCI), Zohoré Lassane a évoqué les difficultés que rencontrent les médias africains et plus particulièrement ceux de la Côte d’Ivoire confronté à des difficultés à la fois structurelles et conjoncturelles qui entravent leurs développements.
Présentant le sombre état des lieux de la presse ivoirienne, M. Zohoré a proposé ses attentes pour booster sa performance.
« Si la raison l’existence de la TICAD est liée au développement en Afrique, la presse ne saurait rester en marge de ce grand mouvement vers le progrès », a-t-il dit et de solliciter auprès de la TICVAD 8 et de ses partenaires, la prise en compte de plusieurs mesures, entre autres, l’organisation d’un voyage d’immersion au Japon à l’endroit des éditeurs, l’accompagnement technologique pour la migration digitale de la presse, accompagnement des patrons par la formation pointue dans divers domaines liés au développement de la presse.
En réponse à ces plaidoyers, le président le président de Afrijapan-Africasia International Coopération, Ferdinand Bleka, parmi les résolutions prises le 28 juin à Paris, dans le cadre de la Ticad, il a été demandé que les médias privés soient financés, ajoutant qu’un comité scientifique est chargé de traiter toutes les résolutions afin que cela soit mis dans le plan d’action de Tunis.
Initialement prévu les 27 et 28 août 2022 en Tunisie, le 8e symposium international en faveur du développement en Afrique s’est finalement tenu ce vendredi 30 septembre 2022, à Abidjan à la demande du gouvernement japonais suite à des problèmes liés à la pandémie de la Covid-19, rappelle-t-on.
Lambert KOUAME