Les avocats de la défense ont mis à mal la théorie du « plan commun » défendue par le procureur à la reprise du procès ce lundi 12 novembre. «Le Procureur via les autorités ivoiriennes ont présenté une nouvelle interprétation aux événements en Côte d’Ivoire. Cela est inacceptable aujourd'hui. Le procureur fait un faux récit de ce qui s'est passé en Côte d’Ivoire. Aujourd'hui le piège se referme. Il ne s'appuie plus sur ses témoins ou du moins ne s’est jamais appuyé sur des témoins crédibles », a dénoncé Me Altit, avocat de Laurent Gbagbo, à l’entame de l’audience ce lundi 12 novembre.
«Le narratif de l’accusation est fragile parce qu’il ne repose pas sur les résultats d’une enquête sérieuse. C’est le narratif des autorités ivoiriennes qu’il nous sert. Il n’y a pas de notre un point de vue véritablement des preuves. C’est un narratif préconçu. L’accusation ne présente rien ici qui a une quelconque valeur de preuve. C’est là le vrai débat. La question est de savoir si le dossier est vide ou pas », a-t-il ajouté.
A sa suite Me Barouan a expliqué qu’il ne fallait pas dissocier le coup d’état de septembre 2002 de la crise postélectorale de 2010-2011. «(…) Le point de départ pertinent de cette crise est bien évidemment les évènements de septembre 2002, dont cette attaque a été menée par les soutiens de monsieur Alassane Ouattara pour la prise du pouvoir. Et dans cette crise on considère 2011 comme le point culminant, c’est pour cela la compréhension de cette crise est importante, elle est essentielle et ce lien 2002-2011 est essentiel (…) En côte d’ivoire tout ce qui s’est passé en 2010, 2011 est perçu comme l’achèvement de la tentative de prise du pouvoir de 2002. Et là-bas on fait référence à ses évènements comme le coup d’Etat le plus long de l’histoire. Et ce n’est seulement les Ivoiriens qui le pensent», a indiqué Me Barouan.
Abordant dans le même sens que son prédécesseur, Me Barouan a déclaré que «dans ce dossier l’accusation s’est déjà forgé un récit et tenté ensuite, difficilement ; maladroitement de le border de bride de témoignage sorties de leur contexte. Il (procureur) vous a présenté ainsi une accumulation d’extrait tronqué de documents». Les audiences se tiendront du 12 au 15 novembre 2018 et les 19 et 20 novembre 2018. Pour rappel, Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé sont jugés pour des crimes contre l'humanité commis durant la crise postélectorale de 2010-2011 qui a fait 3000 morts en Côte d'Ivoire, selon l’ONU.
Marina N. de www.lasynthese.net