Coupures intempestives d’électricité : la grogne monte, les opérateurs du secteur s’expliquent





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Les Abidjanais en ont marre des coupures intempestives d’électricité. D’Abobo à Yopougon, de Koumassi à Angré, il ne se passe plus de jour sans qu’il n’y ait au moins une interruption de la fourniture d’électricité. Sur les réseaux sociaux, comme dans les ménages, la grogne grandit.
Le samedi 12 mars 2022, la Côte d’Ivoire a connu une coupure quasi-générale. La Compagnie ivoirienne d’électricité (CIE) a reconnu que cette situation, enregistrée autour de 22 h 30, était liée à un incident sur le réseau haute tension de Vridi. Elle a aussi rassuré que ses services s’étaient mobilisés et que la situation était revenue à la normale.
Seulement, déjà, le dimanche 13 mars au soir, des quartiers d’Abidjan ont connu des coupures d’électricité. C’est le cas de Zoé Bruno à Koumassi, où les populations ont été privées de courant, du dimanche 13 mars à 19 h au lundi 14 mars 2022 à 13 h. Le lendemain mardi 15 mars 2022, plusieurs autres quartiers du district ont connu des coupures. Ce sont les cas du Plateau-Dokui, Aboboté et une partie d’Angré. Dans le même temps, Abobo-Doumé, Locodjro à Attécoubé et Toit-Rouge à Yopougon étaient également privés d’électricité. Ces dernières coupures sont-elles liées à l’incident du samedi 12 mars 2022 ? Pas très évident.
En effet, la CIE que nous avons joint explique que les interruptions de la fourniture d’électricité peuvent être dues à plusieurs facteurs. Notamment les baisses de tension. Il y a des installations qui sont prévues pour des quartiers qui, aujourd’hui, ont grandi. C’est le cas du village d’Abatta qui, avec l’urbanisation, est devenu un quartier à part entière. Cette situation, nous explique-t-on, avait créé des baisses de tension qui aujourd’hui sont réglées.
Notre interlocuteur nous fait également savoir qu’il existe des surcharges dues à la fraude et aux installations anarchiques. Il y a aussi que, actuellement, c’est une période de grande chaleur. Ce qui fait que la demande est forte. « Dans tous les cas, ce sont des coupures ponctuelles qu’on ne pourrait assimiler à un délestage ou à un rationnement », ajoute la CIE.

CIE – CI Energies : ni coupables ni innocents ?

Qu’en est-il des installations qui seraient vétustes ou de mauvaise qualité ? À cette question, on nous répond clairement que ce n’est pas la Compagnie ivoirienne d’électricité qui achète le matériel, mais plutôt l’Etat (NDLR : à travers Côte d’Ivoire Énergies).
Dans cette entreprise étatique que nous avons également joint on nous répond clairement : « Il n’y a rien de nouveau. Le réseau géré par la CIE appartient à l’Etat à travers CI Energies ». Dans le même temps, on nous donne un exemple assez évocateur : « Si quelqu’un habite une maison, qu’il constate qu’un pan de son plafond pend et qu’il n’avise pas le propriétaire de la maison, à qui la faute ? ». Comme quoi, si un équipement est mis à la disposition de la CIE et qu’il est défaillant, il lui appartient d’informer l’Etat à travers CI Énergie. Nous révélant que le problème du samedi 12 mars 2022 est dû à un équipement qui s’est décroché. Et que c’est la 3e fois que le même équipement décroche. « Il y a donc un problème », nous informe notre interlocuteur. Qui ajoute que l’équipement, une fois installé, doit être entretenu par la CIE. « C’est l’exploitation courante et CI Énergie n’a rien à y voir », conclu-t-il.
Au total, les coupures intempestives dont sont victimes les populations, trouvent leurs causes dans divers facteurs. Ils sont d’origine aussi bien humaine que technique. Mais là où cette situation est déplorable, c’est au niveau du matériel jugé par certains comme vétuste ou encore en manque d’entretien. Et c’est le réel problème à résoudre.

Modeste KONE

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