Vie chère, quand la réalité nous rattrape





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La grogne contre la vie chère se généralise en Côte d’Ivoire. La raison est toute simple… Les durs effets de la montée des prix ne distinguent pas les partisans du pouvoir et ceux de l’opposition. Ils frappent tout le monde de la même façon. Aussi bien ces citoyens qui jusqu’ici niaient l’évidence à cause de leur appartenance politique, et ceux qui exprimaient cette galère pourtant réelle. Aujourd’hui, la réalité rattrape le silence et la démagogie politique. La grogne observée autour de cette question ces derniers jours, notamment sur les médias sociaux, montre, peut-être, la fin d’un long mutisme dans la souffrance.

Oui, les difficultés imposées aux ménages par l’augmentation constante du coût de la vie en Côte d’Ivoire, sont en train de prendre le pas sur la peur ou le refus d’en parler publiquement. Pourtant, le sujet est apolitique. Il pose un problème qui touche des citoyens de tous bords politiques. Pendant que les partis politiques restent curieusement muets sur ce problème d’intérêt général, la toile s’est ‘’enflammée’’ suite à une nouvelle série d’augmentations de prix de produits de grande consommation.

L’on relève des augmentations de l’ordre de 40% à 50% des prix de l’huile de table, les tablettes de bouillon, les produits vivriers. Ces augmentations ont été l’occasion pour les internautes de rappeler les hausses constantes du prix du logement, du transport, etc. Sans oublier le carburant. Face à cette situation, la rhétorique des défenseurs résiduels du gouvernement ne varie pas. Comme toujours, ils pointent du doigt une montée à l’international des prix des produits pétroliers et des céréales de grande consommation. L’on rappelle également le système libéral privilégié par le régime actuel, avec une régulation des prix par l’offre et la demande. Le problème, c’est que depuis des années, la tendance n’est pas favorable au consommateur ivoirien qui ne fait que subir des hausses. Pourtant, lorsque les taxes de l’Etat foisonnent, et que tout devient cher alors que les salaires n’augmentent pas, c’est le pouvoir d’achat qui s’en trouve réduit. Et, quand cette inflation vient s’ajouter à des difficultés d’accès aux services de base avec des frais onéreux (officiels comme non officiels) imposés aux usagers dans l’administration, les écoles, les hôpitaux publics, pour ne citer que ces établissements, la population ne peut plus se taire. Elle demande des réponses claires. Elle attend des dirigeants qu’ils ne continuent pas de déclarer que tout dépend de l’offre et de la demande et des cours mondiaux de tel ou tel produit. Elle attend des dirigeants de faire ce pourquoi ils sont à la tête du pays, à savoir œuvrer au bien-être des populations. Etant entendu qu’une population ne peut être heureuse quand le coût de sa vie quotidienne dépasse ses moyens, cette population attend, non pas des réactions d’éclats qui viennent comme des effets d’annonce, mais des mesures efficaces et durables. « Il est temps d’envisager autre chose que des mesures qui avaient été prises pour l’encadrement des prix du riz, de l’huile de palme raffinée, de la viande de bœuf et de la farine pendant six mois. Des mesures durables pour mieux contenir les variations haussières des prix de ventes de plusieurs produits de grande consommation comme le riz, l’huile, la viande de bœuf, etc. Il faut à la fois éviter d’avoir à dos les opérateurs économiques mais aussi éviter une dégradation continue du pouvoir d’achat des consommateurs », préconise Jean Baptiste Koffi, président de la Confédération des organisations de consommateurs de Côte d’Ivoire (COC-CI) interviewé mardi dernier par Générations Nouvelles. Le peuple attend du concret face à une difficulté réelle. Pas de discours.

Cissé Sindou

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