Sanction contre le Mali : le PPA-CI « trouve excessives et impertinentes les mesures de rétorsions prises contre le peuple malien »





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Les chefs d’Etat et de gouvernement, réunis dimanche à Accra pour un sommet extraordinaire ont adopté de lourdes sanction contre la junte au pouvoir au Mali ainsi qu’au peuple malien. Notamment, la fermeture des frontières terrestres et aériennes entre le Mali et les autres pays de la Cedeao, la suspension des transactions commerciales entre les pays de la CEDEAO et le Mali, le gel des avoirs de la république du Mali dans les banques centrales de la CEDEAO ainsi que la suspension du Mali de toute aide financière des institutions financières de la CEDEAO (BIDC et BOAD).

En réaction à ces sanctions, le Parti des peuples africains Côte d’Ivoire (PPA-CI, nouvelle formation politique de Laurent Gbagbo) tout en reconnaissant que la situation exceptionnelle au Mali est une entorse au protocole additionnel de la CEDEAO sur la démocratie et la bonne gouvernance, « trouve excessives et impertinentes les mesures de rétorsions prises contre le peuple malien ».

Ci-dessous la déclaration du PPA-CI sur la situation au Mali

Les Chefs d'État et de gouvernement de la CEDEAO se sont réunis en sommet extraordinaire, le dimanche 9 janvier 2022 à Accra. Cette session devait passer en revue les développements politiques en République du Mali, dans le contexte de la transition en cours dans ce pays depuis le dernier sommet tenu le 12 septembre 2021 selon le communiqué qui en a été issu.

Aux termes de leurs travaux, les Chefs d'État et de gouvernement de la CEDEAO ont pris des sanctions additionnelles à celles déjà en vigueur depuis le dernier sommet sur le même sujet. Aussi la session extraordinaire du dimanche 9 janvier 2022 a-t-elle pris les sanctions aggravantes suivantes:

1. Fermeture des frontières terrestres et aériennes entre les pays de la CEDEAO et le Mali:

2. Suspension des transactions commerciales entre les pays de la CEDEAO et le Mali

3. Gel des avoirs de la république du Mali dans les banques centrales de la CEDEAO:

4. Suspension du Mali de toute aide financière des institutions financières de la CEDEAO (BIDC et BOAD);

5. Activation de la force en attente de la CEDEAO.

Le PPA-CI, tout en reconnaissant que la situation exceptionnelle au Mali est une entorse au protocole additionnel de la CEDEAO sur la démocratie et la bonne gouvernance, fait remarquer cependant, que cette situation et celle que nous observons ailleurs, sont les conséquences directes du recul de la démocratie dans l'espace communautaire les dix (10) dernières années.

Par conséquent, le PPA-CI s’interroge sur la pertinence des lourdes mesures coercitives prises à l’encontre de la République du Mali.

A ce propos, le PPA-CI s'inquiète particulièrement de la tendance de plus en plus affirmée d'instrumentaliser les banques centrales, notamment la BECEAO dont est membre le Mali, à des fins de règlement de crises politiques internes aux Etats.

Le PPA-CI émet également de fortes réserves sur le recours à la force, comme l'annonce le point 5 du communiqué, pour résoudre les crises politiques dans les Etats membres de notre espace communautaire.

En ce qui concerne le cas particulier du Mali, où les forces de défense et de sécurité font face à la guerre que leur imposent les groupes djihadistes, déclarer une autre guerre à ces forces n'est qu'une forme d'aide directe apportée aux vrais ennemis de ce pays et de la sous-région que sont les djihadistes.

Le PPA-CI constate que les sanctions énoncées par le sommet de la CEDEAO visent finalement le peuple du Mali. En effet, loin de lui apporter des solutions, ces sanctions aggravent la situation économique extrêmement difficile qu'endure, avec courage et dignité, le peuple frère du Mali depuis une décennie du fait de la détérioration de la situation sécuritaire de ce pays à laquelle ni les gouvernements successifs du Mali, ni les instances sous-régionales n'ont pu trouver de solution.

Le PPA-CI conformément à la philosophie du dialogue proné par son président, son Excellence le président Laurent Gbagbo et de son orientation panafricaniste résolue :

1. Se tient fermement aux côtés du peuple frère du Mali à qui il exprime toute sa solidarité:

2. Trouve excessives et impertinentes les mesures de rétorsions prises par la CEDEAO contre le peuple malien:

3. Encourage la CEDEAO à continuer plutôt dans la voie du dialogue avec les autorités du Mali afin de trouver une solution définitive à la longue crise qui prévaut dans le pays et ce, dans l'unique intérêt du peuple malien;

4. Trouve particulièrement inacceptable et dangereuse l'instrumentalisation des institutions monétaires et bancaires communautaires pour régler des questions politiques internes aux pays membres:

5. Envisage d’envoyer, dès que possible, une mission d’information au Mali et en Guinée afin de mieux s’imprégner de la situation qui prévaut dans chacun des deux pays frères :

6. Se dispose à accompagner toute approche de règlement pacifique de la crise au Mali;

7. Invite la CEDEAO à observer une rigueur dans le respect des principes démocratiques conformément au protocole ci-dessus rappelé afin de prévenir les crises répétitives dans son espace;

8. Reste saisi de la question du Mali.

Pour le PPA-CI

Le ministre Justin Katinan KONE

Porte-parole du Parti

Deuxième vice-président du Conseil Stratégique et Politique

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