L’animatrice de la télévision ivoirienne Yann Bahou, a vécu des moments difficiles le mercredi 15 septembre à l’aéroport du Gabon. Dans une publication sur sa page Facebook, elle relate les faits que voici :
"Ma mésaventure dans les geôles de la police d’immigration à l’aéroport de Libreville.
Je suis YANN BAHOU animatrice radio et télé Ivoirienne.
Je me suis rendue au Gabon le mardi 14 Septembre 2021 pour une visite familiale.
Ayant tous les documents nécessaires pour m’y rendre. J’ai passé tous les contrôles sans souci. À la sortie de l’aéroport je suis interpellée par un agent de la police de l’immigration qui me demande : vous êtes journaliste Madame, j’ai dit non je suis animatrice. Il m’a demandé de le suivre chose que j’ai fait sans hésiter.
Une fois au poste, voici notre échange :
L’agent: La raison de votre présence sur le sol gabonais
Moi: Je suis en visite familiale
L’agent: vous êtes journaliste ?
Moi: Non je suis animatrice
L’agent : Où est alors le document de votre employeur qui justifie votre présence dans notre pays?
Moi: j’en ai pas vu que je suis là à titre personnel pour une visite familiale
L’agent: vous êtes en mission il faut ce document
Moi: Non M. je ne suis pas en mission. Je peux vous montrer ma lettre d’invitation et la réservation de l’hôtel
L’agent : Donnez-les moi
Il en fait une copie et sort du bureau.
Mon contact me rejoins au poste et demande à me récupérer pour me ramener à l’hôtel chose que refuse les agents sous prétexte qu’ils doivent en recevoir l’autorisation.
Une fois l’agent revenu, il me demande de le suivre. Je l’ai suivi sans poser de question.
Une fois dans le deuxième bureau, le second agent que j’y trouve me dis ceci:
Agent2 : Mme vous avez combien de téléphone ?
Moi: 2 téléphones
Agent 2: donnez-les moi, je les confisque. Vous les journalistes là vous faites les vidéos et envoyez des messages bêtes
Moi: M. je peux savoir ce qui se passe svp ?
Agent 2: Mme donnez les téléphones on va quitter ici
Mon téléphone a sonné à peine j’ai eu le temps de dire à mon contact ce qui se passait que l’agent m’a arraché le téléphone de l’oreille et l’a balancé sur une chaise. Il m’a crié dessus en exigeant que j’entre dans la salle pour qu’il ferme la porte.
Me voici enfermée comme une voleuse sans savoir ce que j’avais fait; il était 19h au Gabon. J’y étais avec d’autres étrangers et un ivoirien. Certains y étaient depuis 8 jours.
Dès que j’ouvrais la bouche pour demander ce que j’avais fait, on m’exigeais de la fermer. Un détenu a demandé à prendre ses médicaments, on lui demandé a dit: les médicaments c’est pourquoi? Vas là bas ha.
Stressée et paniquée je n’avais plus de mots… à 04h j’ai pris froid vu que j’étais assise à même le sol et là j’ai commencé à saigner.
À 06h je demande de l’aide à l’agent, ce dernier me demande de me débrouiller et d’éviter de l’emmerder.
C’est à 09h que la capitaine est venue.
La capitaine me demande de venir, une fois en face d’elle :
La capitaine: c’est qui elle ?
Moi: je me presse de me présenter
La capitaine: ha c’est vous la journaliste !
Moi: Non Mme je suis animatrice radio télé
La capitaine : où est le document de votre structure justifiant votre présence ici?
Moi: Je ne suis pas en mission Mme je suis en visite familiale
La capitaine: Même si vous êtes en balade votre entreprise doit vous donner un document avant que vous ne veniez ici
Moi: Je ne le savait pas Mme
La capitaine: haaaa ok la prochaine fois venez avec ça
Moi: Ok Mme
Elle remet mon passeport à un agent et dit allez-y. Je demande où Mme? Mais chez vous. Je dis mais Mme , elle me jette à la figure : Mme on a du boulot ici hein.
C’est ainsi que j’ai été refoulé hier mercredi et ramener en Côte d’Ivoire.
J’ai été enfermée de 19h à 09h sans avoir le droit de boire ni de manger. Mon contact m’a dit après que je sois rentrée en Côte d’Ivoire, qu’il avait ramené à manger et à boire pour moi. Mais les agents ont refusé de m’apporter le repas. Je précise qu’il y avait le ressortissant togolais qui n’avait pas mangé ni bu depuis 3 jours.
Ps : Prenez tous les documents mêmes ceux qui à votre avis ne sont pas nécessaires avant de voyager.
DIEU merci je suis chez moi".
Solange ARALAMON