Henri Konan Bédié : "Alassane a demandé la dissolution du PDCI-RDA … j’ai refusé"





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Invité de l’émission "64 minutes" de la chaine de télévision française, TV5 Monde, Henri Konan Bédié, président du PDCI-RDA, a révélé que c’est parce qu’il a refusé la dissolution du parti que son alliance avec le président de la République, Alassane Ouattara, s’est brisée.
"Avec la création de son parti, le RHDP unifié, Alassane Ouattara a demandé la dissolution du PDCI-RDA créé par le président Houphouët-Boigny. Ce que j’ai refusé", a-t-il fait savoir. Se revendiquant dès lors l'héritier légitime, "moralement et légalement" du président Houphouët-Boigny.
Avant, le président Bédié a précisé : "Alassane Ouattara, nous avions conclu un pacte, une alliance qui faisait que le PDCI-RDA le soutenait pour ces élections (NDLR : 2010). Mais, chemin faisant, il s’est avéré que le président Ouattara et son parti, le RDR, ont fondé un autre parti pour soutenir son action. Le PDCI se trouvait exclu. Donc, le PDCI a décidé de sortir de cette alliance".

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L’ex-chef d’État ivoirien a répondu, à la question du confrère de savoir s’il était possible qu’il collabore encore avec Alassane Ouattara, Bédié a retorqué que cela serait possible que s’il s’agit "de sujets graves, intéressant la nation".
Que pense-t-il du bilan de son ex-allié ? Réponse d’Henri Konan Bédié : " Au temps de notre alliance, le bilan était positif, et même très satisfaisant. Ceci était du fait du désendettement du pays décidé par les institutions internationales. Mais également par la confiance retrouvée des investisseurs. Depuis 2017, la confiance a baissé compte tenu de la rupture de notre alliance. Ensuite du fait que l’agriculture qui faisait la base de notre économie n’a pas été suffisamment traitée dans l’action du président Ouattara. Il y a également le fait que les entreprises ivoiriennes sont de petites entreprises dans l’informel. Par conséquent, il y a une sous-fiscalisation qui fait qu’aujourd’hui, la croissance du pays est à 7,4 % du PIB".
L’interviewé a expliqué qu’il ne saurait confirmer si son parti fera alliance avec le président Gbagbo parce que ce dernier est astreint à résidence surveillée et est sous contrôle judiciaire. "Laurent Gbagbo est allé à La Haye. Mais, après le jugement, en première instance, il a été acquitté pour insuffisance de preuves. Donc, il devrait être libre de ses mouvements. Mais il est encore sous contrôle judiciaire à Bruxelles", a-t-il déploré. Avant de justifier sa visite à ce dernier : "Il faut préparer l’avenir".
Bédié a fait savoir que sa candidature ou non à la présidentielle de 2020 n’est pas à l’ordre du jour pour l’instant d’autant plus que c’est la convention de son parti qui se tiendra au second semestre de l’année prochaine qui décidera.
Concernant son âge avancé, il a été clair : "En politique, il n’y a pas d’âge comme à la fonction publique. Tant que je réunis les forces physique et intellectuelles pour diriger mon parti, je le ferai".
Le président du PDCI-RDA n’a pas manqué de se prononcer sur la reforme de la Commission électorale indépendante (CEI) : "Cette reforme n’a pas répondu à nos attentes". Pour lui, la CEI doit être composée de façon équitable et doit être suffisamment indépendante. "Or, de nombreux membres du gouvernement qui font partis de cette commission ont la majorité. Ce sont des gens qui sont sous influence du régime en place. Par conséquent, ce n’est pas une commission indépendante. En plus, la reforme n’a pas répondu aux attentes de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples", a-t-il fait remarquer..
Enfin, Bédié a mis un accent particulier sur le concept de l’ivoirité. "La Côte d’Ivoire est une mosaïque des peuples unis et qui vivent en harmonie depuis des temps. Ce qu’on appelle l'ivoirité, c’est cette mosaïque de peuple, sa culture, son identité. Ce n’est pas autre chose", a-t-il expliqué.
Modeste KONE

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