Mme Marie Ago (présidente de l’ONG Yrobouo) : « Je me sens investie de la mission divine de faire des programmes de dépistage de diabète et de l’hypertension »





mme-marie-ago-presidente-de-long-yrobouo-je-me-sens-investie-de-la-mission-divine-de-faire-des-programmes-de-depistage-de-diabete-et-de-lhypertension

Mme Marie Ago, la bonne samaritaine qui lutte contre le diabète et l'hypertension artérielle



Mme Marie Ago est la présidente de l’ONG Irobo qui signifie « Le soleil brillant » en langue Dida, du sud de la Côte d’Ivoire. Depuis 2019, elle a eu l’idée de rassembler des femmes de son village, Lauzoua, dans le département de Guitry, autour du sport. Au fil des ans, elle a rajouté le dépistage des maladies métaboliques à son intervention. Dans cette causerie, elle nous parle de sa passion pour le sport et la santé.

Comment est venue l’idée de créer cette ONG ?

Depuis 2019, l’idée m’est venue, lors de la célébration d’une fête de génération, d’organiser les femmes de mon village Lauzoua car je me suis rendue compte qu’à part ces fêtes traditionnelles, elles n’avaient rien d’autre à affaire. Elles étaient livrées à elles-mêmes. J’ai réussi à organiser les femmes de ma génération à pratiquer le sport, et la fête s’est très bien passée.  Dans la foulée, j’avais vu des femmes sud-africaines jouer au football. Cela m’a inspiré et j’ai lancé Mamie foot, le football féminin qui a été apprécié par tout le monde. Je me suis dit alors, pourquoi ne pas continuer.

Après quatre éditions, quel bilan dressez-vous ?

J’ai fait la première édition en 2019, sur l’île de Lauzoua, nous avons fait le tournoi avec les 4 quartiers du village. Et les joueuses étaient des femmes de 50 ans et plus. Nous avons connu un grand succès. En 2020, il y a eu le Covid, donc, c’est en 2021 que nous avons pu organiser la deuxième édition, avec des femmes à partir de 25 ans. Là encore, c’était une réussite totale. En 2021, j’ai lancé la compétition dans le village d’Elocaté, à Bingerville, une banlieue abidjanaise. J’ai sensibilisé les femmes de ce village Ebrié, dont est originaire mon mari. Je leur ai expliqué la nécessité de faire du sport pour leur bien-être. Et elles ont adhéré. Nous avons donc commencé là aussi avec des femmes de 50 ans et plus. En 2022, nous sommes allés au niveau de la sous-préfecture de Lauzoua, histoire d’intégrer beaucoup plus de femmes. Une fois de plus, le bilan était positif. Et c’est pendant cette 3e édition que le parrain qui était un médecin nous a suggéré de faire le dépistage du diabète et de l’hypertension qui touchent de plus en plus les populations.

Comment vous vous êtes prises pour allier le football et la santé par la suite ?

Lors de la 3e édition de Mamie Foot, nous avons demandé à faire dépister 100 personnes. Ce n’était pas facile car nous n’étions pas bien préparées. Mais après le dépistage, nous nous sommes rendu compte que beaucoup de personnes étaient déclarées malades. En 2023, je décide de mieux me renseigner pour voir comment organiser le côté santé. Parce que j’ai vu qu’il y avait des problèmes réels. Je suis allée donc prendre des renseignements au ministère de la Santé. J’ai été orientée à la direction de la coordination de la prévention des maladies métaboliques non transmissibles. J’y ai déposé des dossiers contenant un plan d’activités. J’ai choisi le village Elocaté et nous avons fait le dépistage le 11 novembre 2023.

Vous intervenez aussi au Festival de Kroubi qui se tient à Bondoukou. Comment est venue l’histoire de cette activité?

L’histoire de Bondoukou est venue du fait qu’après une rencontre avec le commissaire général du Festival du Kroubi, M. Ouattara Issouf, je l’ai approché. J’ai proposé d’ajouter le sport à son activité et il a tout de suite accepté. Nous avons fait la première édition de Mamie foot à Bondoukou, et ça a été une réussite totale.

Vous prévoyez une autre édition dans cette ville ?

Oui, nous n’avons pas fini. Pour cette année, nous ajoutons la campagne de dépistage de diabète, de l’hypertension artérielle au Festival de Kroubi à Bondoukou.

Après Bondoukou, vous entendez continuer dans d’autres villes de la Côte d’Ivoire ?

Pendant que je faisais ces activités, mon époux a fait une crise d’AVC et il a été paralysé. J’ai dû prendre soin de lui. Aujourd’hui, par la grâce de Dieu, il est rétabli. J’ai donc compris que c’est une mission divine. Aujourd’hui, je me sens investie de la mission divine de faire des programmes de dépistage de diabète et de l’hypertension. J’ai donc décidé de parcourir les mairies pour proposer des séances de dépistage des populations, parce que le diabète et l’hypertension artérielle touchent beaucoup de personnes. J’ai donc mis en place un programme de 16 dépistages à faire dans les différentes mairies d’Abidjan et de l’intérieur du pays. J’ai commencé le 26 mars 2024 à Koumassi. Et tous ces programmes se font gratuitement. Les populations ne déboursent rien.

 Quel message pouvez-vous lancer à la population ivoirienne?

Le dépistage c’est pour tout le monde, à partir de 10 ans. Aujourd’hui, ces maladies silencieuses peuvent être dangereuses. Nous voyons des gens piquer des crises d’AVC, des gens qui meurent, or nous pouvons sauver ces personnes en les dépistant. Avec le dépistage, tu connais ton statut. Tu peux suivre un traitement pour éviter d’être paralysé.

Réalisée par Solange ARALAMON

Col : Daniel Bini

 

 

En lecture en ce moment

Le Centre de santé urbain communautaire de la Riviera Palmeraie désigné deuxième meilleur établissement sanitaire aux Hotos Awards 2024

Concours Plume anti-tabac : Les vainqueurs connus le 3 septembre