Suspension du congrès du PDCI : la justice dit akwaba à Thiam





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C’est un akwaba spécial que les dirigeants du PDCI et particulièrement Tidjane Thiam ont reçu ce matin du samedi 16 décembre 2023 au réveil. La justice ivoirienne à qui Thiam n’avait pas encore présenté ses civilités depuis son retour au pays après 23 ans d’absence lui a fait un rappel à l’ordre. Le congrès extraordinaire au cours duquel il devrait prendre la tête du parti sans coup férir est reporté. Manière sans doute pour l’administration judiciaire de se présenter au nouveau venu et de lui montrer combien elle est incontournable.

Et voilà donc « le petit » qui n’est même pas encore installé mais qui doit déjà faire montre de ses talents de négociateur fin en se servant de son carnet d’adresses dont on dit qu’il est plus épais que la thèse de doctorat d’Etat de feu Zadi Zaourou. Il n’y a pas à chercher midi à quatorze heures. Thiam est au pied du mur. Et de sa capacité à régler ce problème « en un clin d’œil » dépendra la confiance totalement aveugle que placeront en lui les nombreux militants du PDCI qui voient en lui, le petit-fils d’Houphouët, le changement dans la continuité.

Toutefois, l’on ne devrait pas s’inquiéter outre mesure. Thiam est à l’école. Il est à ses premiers cours de politique. C’est donc heureux qu’il rencontre déjà des écueils à surmonter pour parvenir à ses fins. Il y a quelques années en arrière, Laurent Gbagbo expliquait à ses militants ce que sont l’idéologie et la politique. Il disait en substance que l’idéologie, c’est le fait de dire « je vais quitter Yopougon pour aller à Cocody ». Tandis que la politique, c’est de prendre le chemin qui mène à Cocody en mettant le pied gauche devant le pied droit et ainsi de suite.

Thiam veut aller à Cocody. Ses partisans parlent plutôt d’aller à Korhogo. Il lui faut mettre dès maintenant le pied gauche devant le pied droit jusqu’à destination. Etant entendu que partir d’Abidjan pour la région du Poro, requiert de l’endurance, un cardio bien au point et des jambes solides. Sans compter les coupeurs de route et toutes sortes de danger qu’il pourrait croiser. Il est probable qu’en cours de route, il n’y ait aucun cours d’eau ni des toilettes pour se soulager. Cela fait partie « des solutions qu’on ne voit pas là ».

Et s’il fait montre d’une certaine bravoure pour arriver à Korhogo, il devra se battre encore pour se trouver un bled, une couchette, se débarbouiller et mettre quelque chose sous la dent. Pas facile la politique ! On raconte dans ce milieu fait de serpents, crocodiles, crapauds, scorpions et tous autres insectes malfaisants, que tout est bataille. Mais la plus féroce, dit-on, est celle qui est faite à l’intérieur du parti. Car la plupart du temps, les coups qui viennent de l’adversaire sont attendus et la parade n’est jamais assez loin. Par contre, ceux qui viennent de l’intérieur sont presque imparables parce que inattendus. Exactement comme ce coup du report du 8è congrès extraordinaire électif venu de l’intérieur que Thiam et ses camarades n’ont pas vu venir.

Ainsi va la vie dans la politique où tous les coups semblent permis et où tomber et se relever relèvent de la pratique sportive quotidienne. A condition de ne pas prendre un coup, façon DSK.

Abdoulaye Villard Sanogo

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