L’ineffaçable Guillaume Soro





lineffacable-guillaume-soro


Difficile d’effacer le nom de Guillaume Soro de l’espace politique ivoirien. Les élections locales du 2 septembre viennent encore d’en donner la preuve.

Parmi les résultats les plus attendus à l’issue du scrutin du 2 septembre 2023, il y avait celui de la commune de Ferkessédougou. Dans la cité du Tchologo, Silué Gnénéyéri Jacques le candidat du Rhdp, le parti au pouvoir, était face au maire sortant Ouattara Kawéli. Ce dernier a refusé d’adhérer au parti d’Alassane pour marquer sa fidélité à Guillaume Soro son mentor. Celui-ci, rappelons-le, a préféré démissionner de la présidence du Parlement ivoirien en février 2019 après son refus d’adhérer au Rhdp Parti Unifié fondé par l’actuel chef de l’Etat. Après avoir exprimé son ambition de briguer la magistrature suprême, l’ex-PAN est devenu la cible de la justice ivoirienne qui a multiplié à son encontre des condamnations dont une peine de prison à perpétuité. Plusieurs de ses proches qui ont décidé de lui rester fidèles croupissent dans des prisons ivoiriennes. Le plus célèbre d’entre eux se nomme Koné Kamaraté Souleymane dit Soul To Soul. D’autres compagnons fidèles sont eux aussi contraints à l’exil condamnés à des peines de prison pour certains.

La même justice est allée jusqu’à prononcer, en première instance, puis en appel, la dissolution de Générations et Peuples Solidaires (GPS) le mouvement politique fondé par l’ex-leader estudiantin. Bien que ses avocats aient décidé de se pourvoir en cassation, les autorités s’opposent à toute activité organisée sous la bannière GPS sur le territoire ivoirien. C’est donc sans surprise que ce mouvement n’a pu officiellement présenter des candidats à ces élections locales. Dans ce contexte de persécution, compétir comme indépendant contre un candidat du parti au pouvoir tout en restant fidèle à Guillaume Soro et à GPS était un pari important pour Ouattara Kaweli. Son fauteuil de maire était fortement menacé. C’est un exemple d’audace et de détermination. Et, vu que sa défaite à Ferkessédougou fief de Guillaume Soro aurait été assimilée à une défaite du président de GPS que des partisans du pouvoir s’apprêtaient à moquer, sa victoire est donc considérée sans contestation comme une victoire de Guillaume Soro. Cette victoire démontre une fois de plus que malgré la persécution qu’il subit et malgré la campagne de dénigrement dont il fait l’objet depuis 2019, les populations de Ferké sont majoritairement restées fidèles à leur fils Guillaume Soro. Cette victoire est aussi le signe de la satisfaction des électeurs du bilan du maire sortant. Car, quelle que soit leur affection pour Guillaume Soro, les Ferkois n’auraient pas été si nombreux à accorder leurs voix à son karamogodé (disciple) si celui-ci n’avait pas été un bon maire pendant son mandat précédent.   

C’est le lieu de féliciter d’autres cadres de GPS qui se sont présentés comme indépendants et qui ont remporté le vote dans leur circonscription. Parmi eux, Karidioula Souleymane maire sortant de Bassawa réélu. Il avait été mis aux arrêts le 23 décembre 2019 à la Permanence de GPS avec bien d’autres cadres et militants de ce mouvement. Il a passé environ un an en prison pour rien.  Il y a également Pélégnon Siriki Sekongo vainqueur aux municipales de Sirasso. Il a battu Mamadou Soro Kanigui ancien président de l’ex-Raci et membre fondateur de GPS qui a abandonné Soro aux heures de braise pour déposer sa valise au Rhdp.

Il faut aussi féliciter d’autres cadres de GPS qui ont été candidats, mais qui n’ont pas réussi cette année. Ils se sont forcément créé une assise populaire dans leur circonscription avant les prochaines compétions électorales. C’est le cas de Koné Tehfour qui a postulé comme candidat du PDCI à Abobo. Vainqueurs comme vaincus, ils montrent tous la bonne voie aux cadres de GPS : celle de l’occupation du terrain pour bien préparer le retour prochain du leader Guillaume Soro.

Cissé Sindou

Partarger cet article

En lecture en ce moment

Viol d’une institutrice à Sandégué : Les femmes journalistes de Côte d’Ivoire indignées

Eléphants de Côte d’Ivoire : Comment Aka Serge Arnaud a vécu sa toute première sélection