Le chef du gouvernement Patrick Achi a insisté, lors de son discours du 1er mai, sur le fait que les revendications des centrales syndicales font l'objet de discussions dans le cadre du dialogue continu mené au titre de la trêve sociale signé entre le gouvernement et les partenaires sociaux en 2017. Il a également annoncé que le Président de la République, qui salue particulièrement l'écoute et le respect des engagements, a autorisé le versement de 800 millions de FCFA aux syndicats actifs...
Cette déclaration entraîne de ma part l'analyse suivante :
1- De l'ouverture des négociations avec les structures syndicales ayant signé la trêve sociale
En 2017, les partenaires sociaux cités par le PM Patrick Achi sont l'IFCI, la PFN, la COSYFOP, l'UGTCI, la FESACI, la CISL DIGNITÉ, l'UNATRCI et la CS HUMANISME. Il ressort clairement que le nombre de structures syndicales dites partenaires sociaux s'élève à huit. Ces derniers ont tous paraphé deux protocoles d'accord. Celui portant revendications syndicales et le deuxième portant trêve sociale.
Je ne comprends donc pas pourquoi les 3 premières structures syndicales citées plus haut n'ont pas été associées à toutes les négociations dont fait mention le Premier Ministre d'une part , et d'autre part sont volontairement omises lors des festivités du 1er mai depuis 2018.
2- Du respect des engagements
Le discours a montré également que le gouvernement reconnait que les structures syndicales ont respecté leur part d'engagements.
Mais contrairement à ce qu'a dit le Premier Ministre, je veux informer l'opinion nationale et internationale que le gouvernement n'a pas respecté l'article 1 et l'article 5 du protocole d'accord portant trêve sociale. Aucune négociation n'a été ouverte au titre des revendications nouvelles et celles restées en suspens, et en ce qui concerne toutes les réformes nouvelles également. Le dialogue sociale n'a véritablement pas existé sur ces points.
3- De la subvention de 800 millions
Cette subvention était octroyée aux 5 centrales UGTCI, FESACI, CISL DIGNITÉ, UNATRCI et CSH avant la signature de la trêve sociale. Conditionner le paiement de ces 800 millions au respect de la trêve est tendancieux. Dans le cas contraire le gouvernement, pour être conforme avec ses propos, devrait depuis 2018 verser cette somme à l'ensemble des signataires.
La réalité est que L'IFCI et les deux autres structures n'ont jamais rien reçu de cette subvention du gouvernement.
En tant que structure de régulation du front social, une subvention de l'État devrait faire partie des ressources en plus des cotisations et autres ressources des syndicats.
Les fonctionnaires et agents de l’Etat attendaient du gouvernement des décisions à même de les réjouir. Malheureusement, nous sommes restés sur notre faim.
Par ailleurs, je ne cesserai d'interpeller l'État sur la nécessité de respecter ses engagements en instaurant véritablement les négociations sur les revendications et réformes nouvelles pour améliorer les conditions de vie et de travail des fonctionnaires, agents de l’Etat et contractuels du service public.
En outre, il reste opportun de remédier à cette injustice qui prévaut dans la répartition de la subvention de l'Etat en l'ouvrant à l'ensemble des structures syndicales du service public.