Ils sont enfin là. Sans gloire ! On peut leur dire bon retour chez vous. Les derniers partisans de Laurent Gbagbo qui avaient trouvé refuge dans les pays voisins comme le Ghana et le Togo ont regagné leur pays sans que le ciel ne leur tombe dessus. Depuis le vendredi 30 avril, Damana Pikas, Jeannette Koudou, Koné Katinan, Tahi Etienne, Vehi Tokpa, Innocent Abouo hument l’air frais de la lagune Ebrié après 10 ans de vadrouille dans les pays des autres. Depuis le 6 août 2018, en effet, le président de la République Alassane Ouattara a signé une loi d’amnistie qui leur permettait de regagner leur domicile abidjanais tranquillement mais, ils ont préféré prolonger leur séjour à l’étranger afin de continuer à combattre politiquement contre le régime d’Abidjan. Revenir au pays et vaquer tranquillement à leurs occupations comme les 800 autres prisonniers, dont Simone Gbagbo, qui ont été libérés en 2018, était pour eux un acte politiquement favorable au régime d’Abidjan. Ils ont donc dit non pour ne pas faire de cadeau à Alassane Ouattara. Mais sans que rien ne change fondamentalement au niveau juridique dans le pays, ils sont rentrés. Ils avaient espéré que les élections de 2020 se déroulent très mal pour le Rhdp et que la déstabilisation du pays planifiée par les opposants au sein du Conseil national de transition réussisse. Hélas. Echec total sur toute la ligne. Ils n’avaient plus le choix. Toute honte bue, ils sont rentrés pour se mettre sous les ordres du président Ouattara, le seul commandant du navire ivoire, le seul qui détient le fameux stylo. C’est donc la fin des illusions pour un retour à la réalité. C’est sûr et certain que tous ceux qui rentrent après 10 ans constatent que le pays n’est plus ce qu’il était quand ils fuyaient. Depuis l’aéroport, ils ont vu les grands hôtels et palaces comme le Radisson Blu, Onono, le Carré Massina et autres. Ils voient les boulevards fleuris et échangeurs qui ont donné une fière allure à la capitale économique. Ils voient les gratte-ciels qui ont poussé comme des champignons à Abidjan sud qui font penser aux grandes métropoles occidentales. Ils voient les grandes surfaces comme Playce, Cosmos, Rochebobois, etc., qui offrent des emplois à la jeunesse ivoirienne. Ils constatent que les Sorbonnes et agoras où les désœuvrés percevaient une solde mensuelle sans travailler font partie du passé. Bref, ils constatent que le pays est au travail. Ils n’ont pas le choix que de s’inscrire dans cette dynamique. Le temps de la politique politicienne viendra. Mais d’ores et déjà, ils doivent préparer la relève et cesser de croire que leur leader Laurent Gbagbo, qui a tiré le pays vers le bas, reviendra au pouvoir en Côte d’Ivoire. Du fait que la catastrophe que le chef des refondateurs prévoyait après les élections n’ait pas eu lieu, est le signe que son temps est passé. Mieux, le verdict des urnes très défavorable aux Gbagbo ou rien (GOR) lors des dernières élections législatives attestent que les Ivoiriens, dans leur écrasante majorité, veulent définitivement tourner la page de décennie 2000-2010 qui a négativement impacté le pays. A eux de comprendre ce message fort que leur envoie le peuple.
SW