Distribution des nouvelles cartes d’identité : le calvaire des pétitionnaires





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L’Office national de l’état civil et de l’identification de Côte d’Ivoire (ONECI), dans un communiqué, a fait savoir qu’à partir du 30 juin, les cartes nationales d’identité, délivrées en 2009, ne seront plus valides et a invité par la même occasion les populations à se faire enrôler pour obtenir les nouvelles pièces.

Cette annonce n’a pas manqué de susciter plusieurs commentaires allant des plus modérés aux plus acerbes. Pour eux, si l’ONECI fait cette annonce, c’est qu’il est prêt et que tous les demandeurs sont déjà servis. Une annonce devrait juste concerner ceux qui jusque-là hésitent encore à se faire enrôler.

Pour en avoir le cœur net une équipe de pressecotedivoire a effectué un tour à l’ONECI, sis au Plateau, non loin de la cathédrale Saint Paul pour un constat.

Ce mardi 13 avril, il est 10 heures. L’espace grouille de monde. Des bancs sont disposés pour accueillir les pétitionnaires.

Un jeune homme d’une quarantaine d’année sort, récupère les récépissés et entre dans un bureau. Quelque 10 mn après, il en ressort et sur une quinzaine de pétitionnaires, seuls deux personnes ont pu avoir leurs pièces.

Les murmures et autres récriminations se suivent. Mais cela ne semble pas émouvoir le jeune homme qui récupère les récépissés des nouveaux venus. Et sur une vingtaine de demandeurs, seuls deux ont pu entrer en possession de leurs pièces. Pour les autres, l’on fait savoir qu’elles ne sont pas prêtes.

Les plaintes se font de plus en plus entendre. "Même pour les pièces qu’on a faites gratuitement, on n’a pas tant souffert", se plaint une dame qui dit être à son 3e rendez-vous manqué. "Avez-vous reçu un SMS ?", interroge l’agent ? "Oui", répond la dame qui lui montre le message qu’elle a reçu. L’agent récupère à nouveau son récépissé, fonce dans le bureau. Quelques minutes plus tard, il en ressort, secouant la tête, comme pour dire, ce n’est pas prêt.

Selon l’agent, la pièce peut être disponible sans qu’elle n’arrive à leur niveau. "Du n’importe quoi", s’emporte un autre pétitionnaire, déçu de ne pouvoir entrer en possession de son document.

"On va faire notre passeport et notre permis de conduire et on s’en fout de leur carte d’identité", s’est consolé une demoiselle. Et de s’interroger : "On va faire combien d’année dans ça ?", avant de quitter les lieux, le cœur meurtri.

Pendant ce temps, les nouveaux demandeurs se bousculent, qui pour un renouvèlement, qui pour une première demande.

A la question de savoir s’il n’est pas découragé de voir certains demandeurs passer plus d’une année sans être entré en possession de son sésame, Jean Konan Henri, qui veut établir pour la première une pièce d’identité, reste dubitatif.

"On va faire comment ? Même si on n’a pas eu les pièces, on a au moins le récépissé qui prouve que nous avons fait la demande", s’est-il contenté de dire.

Le constat qui se dégage, c’est que la machine n’est pas huilée. Elle est grippée. Dès lors, il faudra songer à la graisser sinon la remplacer purement et simplement. Les Ivoiriens ont souffert pour payer les 5. 000 FCFA exigés par l’Etat de Côte d’Ivoire et approuvé par l’Assemblée nationale. Ils ne devraient pas souffrir une seconde fois pour entrer en possession de ce qui leur revient de droit, et fait d’eux des Ivoiriens, "leur pièce d’identité".

 Lambert KOUAME

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