Centres hospitaliers d’Abidjan : quelque chose ne va pas





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Au-delà des grands discours annonçant que désormais, dans les hôpitaux publics, tout va pour le mieux, il faut reconnaitre que, dans la réalité, de nombreux problèmes demeurent. Et l’actualité de ces dernières semaines est là pour le confirmer. Qu’il s’agisse du manque de professionnalisme de certains agents de santé ou de défaillance de matériels, toujours est-il que quelque chose cloche.

Qui ne se souvient pas du témoignage poignant rendu sur les réseaux sociaux par le parent d’une dame décédée, au CHU de Cocody, du coronavirus, non seulement parce que son masque à oxygène ne fonctionnait pas correctement mais également parce que le médecin qui l’a prise en charge a complètement oublié son serment d’Hippocrate. L’émotion qu’a créée ce témoignage ne peut-être pas être arrivée aux autorités compétentes. Elles, d’habitude si promptes à brandir le bâton.
Un autre fait. Autre CHU. Celui de Treichville. Une dame a perdu ses quadruplés de 24 semaines, le dimanche 21 février 2021. La cause, un manque de couveuse. Dans un centre hospitalier censé avoir à sa disposition un minimum d’équipement. Une enquête a-t-elle été ouverte ? Difficile d’y répondre. Puisque là aussi, les autorités compétentes sont restées muettes sur la question.
Enfin, le cri de cœur du Groupement des sapeurs-pompiers militaires (GSPM) sur ce qu’ils ont appelé le "refus de prise en charge des victimes par certaines structures sanitaires". Le récit est poignant. Morceaux choisis : "Hélas, après avoir réussi à limiter le phénomène des caillassages et autres invectives, vos braves sapeurs-pompiers sont soumis à un autre phénomène encore plus grave : le refus de prise en charge des victimes par certaines structures sanitaires" ; " Les victimes transportées par les sapeurs-pompiers n’ont pas été blessées ou rendues malades du fait des pompiers. Mais pourquoi accueillir les pompiers avec autant de virulence et parfois même de haine ?" ; " Aujourd’hui, la plus grande hantise des soldats du feu est de prendre en charge une victime inconsciente et sans accompagnant. Face à ces cas, nous sommes obligés de faire le tour de tous les hôpitaux publics d’Abidjan, négocier avec les personnels afin que celle-ci soit acceptée, bien que détenant une réquisition dûment émise par un officier de police judiciaire, dit document obligeant l’hôpital à recevoir la victime. Mais malgré ce « de par la loi » nous essuyons très souvent des refus, et sans d’autres solutions après avoir subi des va-et-vient incessants entre hôpitaux, les équipages sont obligés de laisser la victime de force aux urgences (source de bagarres souvent)".
Avec ces trois faits, peut-on raisonnablement dire que tout va bien dans nos centres hospitaliers comme veulent nous faire croire les gouvernants. Assurément, il y a un véritable problème qu’il y a lieu de résoudre. Surtout que ce n’est pas en disant que tout va bien que tout ira effectivement bien.

Modeste KONE

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