Le temps du bilan





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Après l’action, voici le temps de la réflexion. Avec assez de recul, on se demande à quoi a servi la crise électorale d’octobre 2020 pour laquelle  87 Ivoiriens ont perdu la vie aussi inutilement.  Aujourd’hui les perturbateurs, brûleurs de bus, de commissariats, abatteurs de tronc d’arbres et assassins de gendarmes croupissent à la Maca. Leur souhait est d’être mis en liberté sans aucune forme de procès. Comme s’ils n’avaient pas commis de crime, dans le meilleur des mondes. Estimant que ceux qui, comme Affi Nguessan , Mabri Toileuse et Henri konan Bédié ont appelé à manifester sont libres, eux, également devraient pouvoir humer l’air frais de la liberté. Si on pousse loin l’analyse, on pourrait prêter une oreille attentive à leur revendication, du reste, légitime. Mais, la responsabilité étant individuelle en droit pénal, pour le moment, c’est ceux qui ont été pris la main dans le sac en train de commettre des forfaits qui sont au bagne. Si lors de leur procès, ils réussissent à démontrer ou à prouver que ce sont les leaders de l’opposition qui ont commandité les crimes qu’ils ont commis, ces derniers seront appelés à la barre pour une confrontation. En attendant Pulchérie Gbalet et ses camarades brûleurs de bus doivent se préparer pour leurs procès et cesser de croire que la Côte d’Ivoire est devenue une pétaudière où chacun fait ce qui lui passe par la tête. Si on libère tous les casseurs au nom d’une prétendue réconciliation nationale qui devrait payer les deux milliards de la Sotra ? Où doit-on chercher l’argent pour reconstruire le commissariat de Bonoua ? Qui doit dédommager les commerçants et transporteurs qui ont tout perdu ? Qui doit dédommager les familles qui ont perdu certains de leurs parents dans les conditions atroces que l’on sait ?

Il est indubitable que les individus qui ont été pris en flagrant délit ont agi à la suite de la désobéissance civile de Bedié et compagnie mais, comme l’enseignait Gbagbo, « quand on t’envoie, il faut savoir t’envoyer ».

Un collectif des détenus pour la réconciliation et la paix dans une déclaration publiée cette semaine sollicite la clémence du chef de l’Etat en vue d’une liberté même conditionnelle. Dans leur déclaration, les détenus disent être au nombre de 230 personnes. La question qui découle de leur démarche est de savoir s’ils ont tiré les bonnes leçons d’octobre 2020. Regrettent-ils d’avoir tué et brûlé ? Sont-ils prêts à refaire ce qu’ils ont fait ? Quel gage donnent-ils à la République ?

Tant qu’ils ne répondront pas clairement à ces interrogations, ce serait inutile de les libérer étant entendu qu’aucune réconciliation ne peut se bâtir sur le mensonge. Sans repentance, toute action de grâce est vouée à l’échec. Il y a quelques jours, des dames proches de Gps de Soro Guillaume ont été mises en liberté. A peine dehors, elles ont recommencé à réaffirmer leur attachement à la bêtise.

A l’approche des législatives, on a le net sentiment que les initiateurs de la désobéissance civile et du Conseil national de transition ont totalement oublié les 230 personnes qu’ils ont envoyées dans à l’abattoir.  Les enjeux du moment sont ailleurs. C’est un bon avertissement pour ceux qui suivent bêtement les mots d’ordre.

S W

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