Dans un communiqué lu au cours du point presse le mardi 27 octobre, le groupe de plaidoyer PTI se dit inquiet de la situation sociopolitique à quelques jours de la Presidentielle 2020.
"A quelques jours de l'élection présidentielle, le groupe de plaidoyer PTI, dans le cadre de sa mission traditionnelle d'observation long terme, note une inquiétude grandissante au sein des populations ivoiriennes, au regard du contexte sociopolitique délétère dans lequel se déroule le processus électoral. Il exhorte toutes les parties à un minimum de consensuspour préserver la'paix et la cohésion sociale. Le groupe de plaidoyer prévoit de suivre le déroulement du scrutin présidentiel, du 31 octobre prochain afin de continuer à informer l'opinion publique nationale et internationale sur la situatio sociopolitique du pays et a faire des recommandations sur le processus électoral en vue du renforcement de la démocratie. A cet effet il annonce officiellement l'ouverture du quartier général de sa mission d'observation citoyenne", a déclaré le porte-parole du groupe.
En effet, Depuis mars 2020, le Groupe de Plaidoyer, dans le cadre de sa mission d’Observation Long Terme (OLT), portée par l’ONG INDIGO CI, a observé l’environnement sociopolitique et préélectoral, en vue de faire des recommandations aux différents acteurs et créer les conditions d’un processus électoral inclusif, apaisé, transparent et sans violence.
Pour mener à bien cette mission, INDIGO CI a mis en place un réseau de 120 observateurs long terme dans tous les départements de Côte d'Ivoire et dans les 13 communes d'Abidjan, Ceux-ci ont régulièrement fait des rapports sur l'environnement sociopolitique et pré-électoral dans leurs zones respectives, ainsi que sur les incidents de sécurité critiques, depuis le début du processus de révision de la liste électorale.
L’observation de l’environnement sociopolitique et pré-électoral composé de l’opération de Révision de la Liste Electorale 2020, le processus électoral en vue de la présidentielle du 31 Octobre 2020 prochain qui a connu une impulsion particulière depuis l’officialisation de la candidature au scrutin présidentiel du Chef de l’Etat sortant, Alassane Ouattara, la distribution des cartes d’électeurs, lancée par la CEI le 14 octobre et le mot d’ordre de désobéissance civile de l'opposition ivoirienne dont la phase active a été lancée le 15 octobre 2020, ont été passés au peigne fin par le groupe.
"INDIGO CI s’inquiète de la montée des discours haineux ethniques portés par des acteurs politiques ou communautaires dans 3% des localités observées. Les observateurs notent aussi que les acteurs politiques ont privilégié les références ethniques ou religieuses dans leurs discours et leurs relations aux populations dans 17% des départements. Nos observateurs soutiennent que dans 33% des localités observées, l’environnement sociopolitique est tendu pendant cette période de rapportage", note cette plateforme.
C'est pourquoi le groupe recommande, à la veille du scrutin du 31 octobre 2020, à l’Etat de Côte d’Ivoire, de travailler à la mise en œuvre d’un dialogue politique inclusif en vue de générer un consensus politique autour du processus électoral et des sujets importants qui touchent à la vie de la nation et de réer des conditions pour une meilleure sécurisation des électeurs et électrices ainsi que des missions d’observation déployées sur toute l’étendue du territoire. Aux acteurs politiques, il demande de s’abstenir de toutes actions ou discours susceptibles de détériorer l’environnement sécuritaire jugé déjà délétère, de privilégier un dialogue inclusif entre les différents leaders politiques afin de décrisper l’atmosphère sociopolitique et de sensibiliser leurs partisans à dépassionner le débat politique, surtout sur les réseaux sociaux.
A la CEI, le groupe de plaidoyer invite à veiller au strict respect des procédures de vote pour assurer la transparence et la crédibilité du scrutin. Aux acteurs de la société civile, il instruit de travailler à accroître la vigilance et la prise de conscience citoyenne des risques induits par certains comportements dans l’espace numérique par un monitoring et des efforts de sensibilisation sur les risques de dérives et de s’investir davantage dans l’éducation citoyenne et politique autour de l’acceptation de la diversité des opinions et la compréhension des offres politiques.
A la communauté internationale, il est recommandé d'encourager les acteurs politiques à la création d’un cadre de dialogue participatif favorisant un processus électoral apaisé, démocratique et sans violences et enfin pour le groupe, les médias nationaux et internationaux doivent éviter la divulgation d’informations de nature à embraser l’environnement sociopolitique déjà fragile et travailler au traitement de l’information selon la déontologie et l’éthique journalistiques.
Solange ARALAMON