Nommé à la tête de la Société ivoirienne de construction et de gestion immobilière (SICOGI), en 2017, c’est un travail herculéen que le nouveau directeur, Bouaké Fofana et son équipe ont abattu à la tête de cette société d’Etat dont le « pronostic vital était en jeu », pour la remettre sur pied.
Invité de "les grands rendez-vous de l’Expression", une tribune citoyenne d’échange avec la presse sur les questions d’intérêt national, Bouaké Fofana a réussi en moins de trois ans, à mettre aux verts, les voyants de cette société presqu’en agonie.
"Je peux vous assurer que la tâche était immense pour nous et c’était un véritable défi à relever", s’était-il dit avant de se rendre compte de l’ampleur de la situation.
Le diagnostic réalisé a donné un résultat des activités ordinaires négatif au cours des cinq exercices 2012-2016 avec des pertes cumulées estimées à plus de 3 milliards sur cette période, une procédure d’alerte initiée par les Commissaires aux comptes lors de l’examen des comptes 2015, une rupture du dialogue avec les partenaires bancaires qui détenaient des hypothèques sur plusieurs terrains, de nombreux désistements enregistrés sur les programmes, plusieurs menaces de recours judiciaires et des arriérés importants de dettes fiscale et sociale.
Face à l’ampleur de la crise, la solution la plus simple selon le nouveau directeur était la liquidation pure et simple de la société, ou un transfert des actifs sains à une nouvelle entité à créer, en lieu et place d’une restructuration de la société existante.
Cette solution n’ayant pas été retenue par le gouvernement, Bouaké Fofana et son équipe ont proposé un plan de restructuration sur trois ans, un plan drastique destiné à rétablir l’équilibre financier et opérationnel.
"Nous avons mis en œuvre notre plan de restructuration qui, initialement prévu sur trois ans, s’est plutôt achevé au bout de deux ans et demi. A ce jour, la mission de restructuration est presque réussie car la SICOGI est revenue à l’équilibre financier et est sur le point de renouer avec ce qu’elle sait faire le mieux, c’est-à-dire construire et vendre des maisons à moindre coût aux classes moyennes et défavorisées, et je l’espère, dans un avenir proche, louer aussi", s’est-il réjoui.
Poursuivant, il a fait savoir que la SICOGI a regagné la confiance de ses partenaires, ajoutant que la SICOGI qui a réalisé un bénéfice en 2019, prévoit un bénéfice de qualité à la fin de l'année 2020.
"De nombreux constructeurs sont à nos portes et sont prêts à nous accompagner sur des programmes de grande envergure", a-t-il ajouté avant de conclure " Nous sommes donc de retour".
Lambert KOUAME