La marche apocalyptique de l’opposition ivoirienne qui devrait chasser Alassane Ouattara du pouvoir le 13 août a eu lieu. Seulement, dans une trentaine de communes sur les 201 que compte le pays, certains opposants ont entendu l’appel de leurs partis. Au lieu d’organiser une marche pacifique et encadrée pour exprimer leur désaccord, comme ils l’ont fait en France samedi, ils ont barré les routes, allumé le feu sur le bitume avec des pneus, détruit des édifices privés et publics. A l’heure du bilan, on note 5 morts, des centaines de blessés et plusieurs personnes mises aux arrêts. La palme est revenue à Bonoua, Daoukro et Gagnoa où de véritables chasses à l’homme ont eu lieu. A l’heure du bilan, personne parmi les instigateurs de la marche ne revendique les morts. Personne ne s’occupe des blessés qui sont livrés à eux-mêmes sans aucune assistance. Personne ne se préoccupe de la situation des nombreux casseurs mis aux arrêts dont certains ont été jugés selon la procédure du flagrant délit et placés automatiquement sous mandat de dépôt.
A l’heure du bilan, Ouattara est toujours au palais présidentiel. Le 22 août, ses militants attendent de l’investir comme leur candidat pour l’élection du 31 octobre.
A l’heure du bilan, quelle leçon l’opposition tire-t-elle de cette manifestation à caractère insurrectionnel qui a créé assez de désolation et provoqué des morts ? A-t-elle atteint ses objectifs ? A-t-elle la sagesse nécessaire de comprendre qu’une très grande partie de la population ne se reconnait pas dans ces méthodes chaotiques de faire la politique ? L’opposition peut-elle comprendre que les Ivoiriens de tous bords aspirent à la paix et à la tranquillité ? Ici même à Abidjan, dans les communes d’Adjamé, Treichville, Koumassi, Abobo, Attecoubé, Plateau, Bingerville, Songon où vivent pourtant assez d’opposants, personne n’a bougé. C’est un message que les opposants devraient pouvoir décoder afin d’orienter leurs prochaines activités. A l’heure du bilan, les organisateurs de la marche insurrectionnelle ont dû se rendre à l’évidence que personne ne parviendra à chasser Ouattara par la rue sans passer par les urnes. La marche a démontré que dans tout le septentrion ivoirien, l’opposition ne revendique aucun foyer ou aucun point focal sur lequel il peut compter. Dans ces conditions, il y a lieu de repenser la stratégie anti-Ouattara. Et peut-être, opter pour la jurisprudence sénégalaise, où la Constitution a été remise à zéro comme en Côte d’Ivoire et Abdoulaye Wade a été battu dans les urnes. Si les opposants sont véritablement majoritaires comme ils le clament chaque matin sur les réseaux sociaux, l’élection du 31 octobre leur offre une grande occasion de revenir au pouvoir. Ils s’organisent, désignent un candidat unique et avec un peu de chance, Dieu pourrait faire le reste. Mais, agiter le chiffon rouge de menaces insurrectionnelles est d’avance voué à l’échec. A l’heure du bilan de la marche du 13 août, on réalise que Ouattara est indéboulonnable par la force comme il l’a dit lui-même. Et le verdict de la violente action de la coalition Pdci- Fpi- Gps lui donne raison. Le 22 août, selon nos informations, Ouattara déversera dans la rue abidjanaise plus de 100 000 de ses partisans pour montrer à l’opinion nationale et internationale qu’il reste et demeure le leader de la première force politique du pays. Contre cette vérité de valeur absolue, les mensonges débités sur les réseaux sociaux comme du venin n’y pourront rien. En attendant, il appartient à Simone et compagnie de changer de paradigme si véritablement, elle rêve de redevenir Première dame de ce pays qui, de triste mémoire, se rappelle sa décennie de gouvernance.