Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a accueilli vendredi, au Palais de la culture d’Alger, les crânes de 24 insurgés algériens tués au début de la période de la colonisation française.
Ces restes mortuaires sont arrivés par avion militaire dans le pays, après avoir été restitués par la France à la suite d’une demande officielle faite par les autorités algériennes en 2018. Ces insurgés, 24 chefs de la résistance populaire et leurs compagnons de lutte, ont été tués au début du XIXe siècle par les troupes françaises venues coloniser le pays, alors que ceux-ci combattaient de toutes leurs forces pour défendre la souveraineté de l’Algérie, a-t-on rappelé.
En effet, entre 1838 et 1865, la lutte contre l’occupation française ont fait de nombreux morts, côté algérien. De braves combattants sont fusillés puis décapités en guise de représailles par les colonisateurs qui, pour éviter que leurs sépultures ne deviennent un symbole de résistance pour la population locale, ont transféré leurs crânes en France.
Ces restes, considérés comme des trophées de guerre par l’armée française, ont été conservés jusqu’à ce jour au musée de l’Homme à Paris.
Pour l’historien Gilles Manceron, spécialiste de l’histoire coloniale française, il s’agit clairement d’un geste du président français Emmanuel Macron qui a fait, à plusieurs reprises, des déclarations allant dans le sens de la reconnaissance du passé franco-algérien, de la violence de la colonisation.
« Pour Macron, cet acte est un signe important du phénomène de la fermeture des archives de la guerre d’Algérie », a-t-il fait remarquer.
L’Algérie a été colonisée par la France de 1830 à 1962. Plus de 170 ans après leur mort, les crânes de ces combattants anticoloniaux algériens retournent sur leurs terres natales, à la veille des célébrations du 58e anniversaire de l’indépendance algérienne.
(AIP)
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