Longtemps resté sous les costumes de Ouattara, Gon Coulibaly pouvait faire porter ses lacunes à son mentor. Mais aujourd’hui, jeté en première ligne pour le maintien du Rhdp au pouvoir, il multiplie tant les impaires que tous les jours qui passent son attitude rassure l’opposition de sa victoire à la prochaine présidentielle. En nous posant les bonnes questions sur son discours concernant la gestion de cette situation, on en déduit un manque de réalisme dans ses décisions. Comment on collectionne les 1700 milliards? et ensuite une autre mesure ambiguë ce sont les 100 milliards pour le secteur informel. Cette somme serait destinée au soutien de ce secteur et pourquoi faire un report du paiement des taxes pour une tranche de ce même secteur ?. Les 1700 milliards s’ils devaient être mobilisés, seraient sous forme de prêt, encore une dette à mettre sur le dos des ivoiriens. La Côte d'Ivoire ne dispose pas d'une telle somme. Le candidat du RHDP est dans l'incantation. L'annonce a été faite le 31 mars 2020. Jusqu’à ce jour personne ne nous démontre comment l'état peut débourser cette somme sachant qu'au premier trimestre, il ne peut mobiliser dans la logique que 2000 milliards sur un budget prévisionnel de 8000 milliards. Comment après avoir payé 3 mois de salaires et déduit de l'argent dans la réalisation de certaines infrastructures etc...Arrive-t-on à disposer de 1700 milliards ? Aujourd’hui, les populations doutent qu’il fasse ses meilleurs efforts pour atténuer les effets désastreux de la pandémie de coronavirus : le consensus dont il bénéficie pour approuver la politique de solidarité devant la crise du Covid-19 pourrait bien, à raison, se fissurer. Jusqu’à présent, sous l’empire de l’urgence, chacun comprenait qu’il fallait à tout prix ralentir la contamination de la population, pour limiter les nombres des victimes et pour soulager les personnels soignants qui donnent le meilleur d’eux-mêmes au risque de leur vie. Mais plusieurs attitudes du pouvoir Rhdp laissent désormais entendre que ces mesures drastiques qu’ils prennent sont dans le seul intérêt des enjeux politiques qu’ils entrevoient. Cette perspective, immanquablement, suscite un débat. La mise à l’arrêt d’une grande partie de l’économie a déjà provoqué un brutal début de récession. La poursuite de cette paralysie aura par définition des effets dévastateurs, en créant des millions de chômeurs, en obérant le pouvoir d’achat, notamment celui des plus pauvres, en accroissant de manière abyssale les difficultés financières de ce pays. Une telle crise, en frappant en priorité les plus fragiles, aura également des effets sanitaires très négatifs, qui pourraient statistiquement se rapprocher de ceux du coronavirus. De plus la situation psychologique des ivoiriens confinés partiellement dans des logements exigus risque de devenir intenable. Jusqu’à présent l’acceptation de ces sacrifices repose sur la certitude que les mesures drastiques sont les seules solutions raisonnable à court terme. Mais certains doutes se font jour quant à sa réelle efficacité à plus long terme. Rien ne dit que ces politiques soient solidement justifiées. Mais que dire alors du confinement, qui fait vivre la population dans un régime policier ? Les difficultés pour Gon sont nombreuses. Il lui faut, beaucoup plus que le seul soutien du RHDP pour espérer attirer les voix des électeurs. De fait, il a un problème d'image. Perçu comme un personnage austère, inaccessible et peu loquace, il pourra difficilement inverser la tendance et amener les gens à l'aimer de sitôt. Il a encore du chemin à parcourir pour se faire adopter par les Ivoiriens au-delà de son cercle politique et espérer remporter la présidentielle de 2020.
Par Michel Beta