Le ministre ivoirien de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Albert Mabri Toikeusse, accusé par le quotidien « L’Essor ivoirien » de vouloir déstabiliser le régime en place depuis Danané (ouest) dit se réserver le droit de saisir le tribunal de justice pour que la lumière soit faite sur cette affaire.
Ci-dessous la déclaration de Dely Mamadou, chef de cabinet du ministre Mabri Toikeusse
Le journal, L’Essor ivoirien, a publié, dans son édition du jeudi 19 mars 2020, un article signé Jeanne Auréole, page 6, et titré en grande Une : « Déstabilisation de la Côte d’Ivoire, Mabri Toikeusse prépare une insurrection meurtrière, depuis Danané. Toutes ses connexions avec le rebelle Prince Johnson du Libéria. Le rôle joué par son chef de cabinet ».
Dans l’article cité, il est écrit que le « ministre Mabri… veut frapper le régime Rhdp à partir de sa base et précisément à Danané » puis est ajouté que « Derrière ce complot se cache un certain rebelle libérien appelé Prince Johnson qui a fait parler de lui pendant la guerre libérienne qui a fait plus de 200.000 morts dans ce pays voisin ».
En évoquant une source mystérieuse qui l’aurait « joint très tôt hier matin au téléphone » l’auteur de l’article poursuit: « M. Mabri a été depuis 17 ans ministre sous Gbagbo et Ouattara. Il a la politique de ses moyens. Il peut bien réussir une insurrection parce qu’il a amassé suffisamment de milliards Fcfa pour mener son coup. On parle d’un compte suspect de son chef de cabinet évalué à 700 millions dans une banque de l’extérieur toujours dans le sens de réussir cette sale besogne ».
Et, selon L’Essor ivoirien, l’entreprise déstabilisatrice prêtée au ministre Mabri et à son chef de cabinet, serait due au fait que le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a « mal accueilli le plébiscite d’Amadou Gon Coulibaly ».
Une obligation professionnelle de respect de l’équilibre de l’information, conformément à l’article 4 du code de déontologie des journalistes, et surtout une éthique prescrivant un devoir de vérité vis-à-vis des lecteurs de ce journal aurait fait l’économie de cet article infecte qui, manifestement, cherche à faire du ‘’buzz’’ à retardement, une semaine après la tenue de la réunion du conseil politique du Rhdp.
Nous voudrions relever que le contexte socio-politique ivoirien ne devrait pas se prêter à la surenchère lexicale ni aux fables visant à jeter l’opprobre sur des citoyens épris de paix, reconnus pour leur sens de la mesure et pour leur amour pour la Côte d’Ivoire.
Nous regrettons les accusations fallacieuses et dénonçons avec fermeté le ton calomnieux et insultant de cet article à charge. Par ailleurs, nous nous réservons le droit de saisir l’organe de régulation de la presse écrite, en l’occurrence l’Agence nationale de la presse (ANP) ainsi que le tribunal de justice par le biais de notre Conseil.
En sus, nous demandons à Monsieur le Procureur de la République de se saisir de cette grave accusation pour demander au journal L’Essor ivoirien d’en apporter les preuves. Cette action s’avère nécessaire pour l’opinion et pour les Ivoiriens qui ont besoin de paix et de cohésion en cette difficile période de crise sanitaire mondiale qui n’épargne pas malheureusement notre pays, la Côte d’Ivoire.
Ceci étant, nous prenons à témoin l’opinion nationale et internationale quant à la sécurité physique du ministre Abdallah Albert Toikeusse Mabri et celle de ses collaborateurs.
En effet, des cabales montées de toutes pièces ont déjà eu malheureusement raison du président fondateur de l’Union pour la Démocratie et pour la Paix (UDPCI), feu le Général Robert Guéï, le 19 septembre 2002. Faussement accusé d’être l’instigateur de l’insurrection du 19 septembre 2002, le Président Robert Guéï a été enlevé à la cathédrale Saint-Paul d’Abidjan/ Plateau avant d’être lâchement assassiné ainsi que plusieurs membres de sa famille dont son épouse.
Sur la question du choix du candidat du Rhdp, je voudrais relever que les questions politiques se règlent entre les hommes politiques; et, le dialogue auquel le ministre Mabri a appelé est en cours et se déroule bien entre des responsables qui collaborent depuis plus d’une vingtaine d’années.
Je voudrais enfin inviter les uns et les autres à prendre la pleine mesure de notre responsabilité commune à œuvrer pour la paix et la cohésion sociale. Notre pays en a besoin.
Fait à Abidjan, le 20 mars 2020.
Dr Dely MAMADOU
Chef de Cabinet du Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique