L’école ivoirienne, l’actuelle CEI, les 8000 étudiants menacés d’expulsion…ce sont là des sujets qui préoccupent tous les ivoiriens. Et Benjamin Téhé, délégué Lider en Europe dit sa part de vérité dans cette interview.
Quel regard portez-vous sur le système éducatif actuel ? Que pensez-vous des frais exorbitants imposés par les COGES aux parents d’élèves sur l’ensemble du territoire national ?
Benjamin Téhé : Vous savez, le système éducatif Ivoirien est en état de régression, de dégradation totale depuis des années et ce pour plusieurs raisons. Malheureusement les choses se sont empirées avec l’arrivée de l’équipe actuelle en 2011. Cela fait 09 ans que l’éducation est bafouée, galvaudée et foulée aux pieds. Le programme du président Ouattara lors de la campagne 2010 concernant l’éducation avait hypnotisé plus d’un, la vérité a rapidement rattrapé la démagogie. La matrice de base des tenants du système éducatif actuelle est corrompue, défaillante, dangereusement nocive pour nos enfants. En sommes, Ceux qui sont en charge de l’éducation ont besoin d’être éduqués tant dans la forme que dans le fond. Franchement, sur quoi est fondé notre système éducatif ? Et le problème des COGES n’est qu’un épiphénomène devant le mal qui gangrène le système. A LIDER, l’éducation est tellement importante que vous pouvez l’observer dans la démarche de notre candidat, le professeur MAMADOU KOULIBALY.
Il y a environ 8000 étudiants qui sont menacés d’expulsion de l’université HB de Cocody. Que dites-vous ?
B.T : Rire…Nous sommes dans un pays qui se veut émergent d’ici 2020 n’est-ce pas ? Mais avec quels taux d’alphabétisation ? Avec combien de cadres formés ? Si vous ajoutez ce nombres d’étudiants à ceux qui n’aspirent qu’à être formé mais qui n’ont pas eu cette opportunité à cause du système, vous réaliserais que le pays est au bord du précipice. La jeunesse est abandonnée, la formation et l’instruction sont méprisées. Nous avons connu des années blanches, des années invalidées mais des étudiants expulsés pour frais de scolarité ! Il faut le faire. En côte d’Ivoire les étudiants n’ont pas suffisamment de moyen car issus de familles modestes voir pauvres qui peinent à joindre les bouts. Il aurait été bienséant pour le gouvernement de sacrifier ne serait-ce que un mois de solde et de détournement pour que ces jeunes retrouvent le sourire que non. On veut les expulser. Que cette jeunesse consciente se prépare à changer ce système en 2020. LIDER propose pour un meilleur système éducatif en Côte d’Ivoire, une adéquation apprentissage, formation et insertion professionnel.
Récemment 15 membres ont été nommé à la CEI. De nombreux observateurs estiment qu’ils sont proches du RHDP. Qu’en pensez-vous ?
B.T : Et comment vous avez nommé ce regroupement ? Commission Electorale indépendante ? Même si vous n’avez pas honte, ayez pitié de nous ! Le peuple a tant souffert pour arriver là, et c’est ce que le président nous sert dans un contexte aussi délétère. Ne soyez pas surpris de tout ce que cela pourrait engendrer comme effet pervers. Quand l’arbitre d’un match avenir fait le shopping avec ton adversaire, boit du thé avec lui, fait même les courses de ces enfants ; il faut être assez borgne pour ne pas interpeller l’opinion. A LIDER, nous somme respectueux des institutions mais cette CEI que nous présente le RDR et ces alliés au pouvoir actuellement est totalement dangereuse, conflictuelle. Faisons en sorte de respecter pour une fois le peuple en rendant le jeu démocratique paisible et plein d’espoir. Pour une fois, ayons une passation de charge entre le candidat vaincu et le nouveau président. C’est ça le sens de la démocratie.
Quel regard portez-vous sur le traitement de faveur dont bénéficient les dignitaires du RHDP malgré les mauvaises actions dont ils se font coupables ?
B.T : Vous savez, le président de la république est le garant de la constitution. Si depuis 2011, des actes sont posés en violation flagrante de la constitution que ce soit celle de 2000 dont s’est doté le peuple que celle de 2016 taillée sur mesure pour les besoins de la cause ; le seul et unique coupable : c’est le garant. Un discours politique malicieux et plein de roublardise a toujours un effet négatif sur celui qui le tient et les faits sont têtus. L’article 4 du chapitre 1 (Des droits et des libertés) de la constitution est tellement clair que l’on se demande bien si nous ne sommes pas dans un royaume ? La démocratie ne saurait s’accommoder à de tels agissements. Etre membre du RHDP aujourd’hui est comme appartenir à une secte. Malheureusement, les rites initiatiques de ce groupe ne correspondent pas aux valeurs à défendre pour la construction d’une nation forte, prospère et démocratique.
Plusieurs compatriotes sont emprisonnés, maltraités parfois sans procès et cela en violation de la constitution. Qu’en pensez-vous ?
B.T : Hélas ! Le constat est triste, pénible et insupportable. Personne n’est épargné. Civiles, militaires, cadres, défenseurs des droits de l’homme et citoyens lambda. Certains sont en attente de jugement depuis des années. Vous savez, La Côte d’Ivoire regorge de très grands juristes, de très bons magistrats, de très bons greffiers etc. Mais le problème est que nous sommes dans la phase de profanation juridique ou judiciaire. C’est la confusion totale. Personne n’ose dire le droit. Parfois quand le droit est dit, les décisions sont contestées par les tenants du pouvoir. Ce n’est pas normal. Il faut sortir le pays de ce marasme judiciaire. Cela risque de nous conduire vers une voie sans issue. On ne peut pas vivre au 21éme siècle dans ce beau pays et continué de bafouer les libertés individuelles et collectives. C’est le lieu d’interpeller toutes ces organisations dites internationales qui sont prompte à crier sur tous les toits quand un régime ne les arrange pas et qui ferment les yeux sur des pires formes de maltraitances quand ils sont de connivences avec le régime en place. Je ne les citerais pas, vous les connaissez tous. C’est le lieu de demander au garant de la constitution, de libérer ces compatriotes car leur détention à ce jour ne se justifie pas au regard de la situation sociale et politique, mieux au regard du droit.
Comment jugez-vous l’attitude du procureur de la république dans les poursuites engagées çà et là ?
B.T : (rire) ! Pour ceux qui suivent de près l’actualité socio-politique en Côte d’Ivoire, vous remarquerai que ces sorties ont toujours des relents de pompiers volants au secours, non du droit mais du politique. Il peine à convaincre même les néophytes en matière juridique sans oublié une population dont le regard sur la justice actuelle est passé du doute au mépris. Il est dans l’un des plus mauvais rôles du scénario juridico-social présent. Les raisons qui sont souvent avancées côtoient la comédie et la profanation juridique. Il faut donner une chance à la réconciliation à travers une séparation effective des différents pouvoirs dans notre république. Hélas! Le procureur rame à contre-courant de cet idéel. C’est son choix. Il doit l’assumer.
Votre mot de fin.
B.T : La première de toutes les matières : c’est l’Homme. Et un homme bien éduqué, bien formé est une richesse intarissable pour sa société et pour le monde. La connaissance, le savoir, la compétence, la formation, l’éducation, la santé ; voilà ce sur quoi le candidat, le professeur MAMADOU Koulibaly travaillera après les élections 2020, si bien sûr nous l’élisons à la présidence de la république. Changer de cap. Voici sa vision. Et on peut le faire. Et je sais que mon peuple peut le faire. Les défis sont certes grands mais pas insurmontables. Les Ivoiriens savent relever les défis. Il nous suffit de faire le bon choix. Et Koulibaly est prêt à tout pour faire de la Côte d’Ivoire, un pays moderne, travailleur, paisible et toujours hospitalier.
La synthese