S’il est vrai que cette expression émane des officines du Rhdp parti unifié, il n’en demeure pas moins qu’elle s’applique mieux aux partis de l’opposition. Oui 2020 est bouclé ! C’est dire que l’élection présidentielle de 2020 est pliée, gagnée d’avance. A y bien observer, ce n’est pas le parti au pouvoir qui a suffisamment démontré sa capacité, sur le terrain, à remporter cette élection, mais l’opposition. Il suffit pour s’en convaincre, de regarder les récentes capacités de mobilisation des partis de l’opposition, sans pains, ni sardines encore moins espèces sonnantes et trébuchantes. Là où le Rhdp au pouvoir peine à rassembler sans ces appâts. Le Pdci-Rda l’a démontré au cours des journées d’hommage à son président Henri Konan Bédié et là plus en vue, fut celle de Gagnoa. Le stade de cette localité était bondé de monde. Plus récemment, l’on a pu voir le Fpi à l’œuvre que se soit à Duekoué où les pro-Gbagbo se sont donnés rendez-vous, qu’à Adzopé où les partisans d’Affi se sont affirmés, pour reprendre leur expression consacrée, la mobilisation fut totale. Il suffit d’imaginer, la sortie du vrai, Mfa d’Anaky Kobenan et le Pit, de Francis Wodié pour se convaincre, s’il ait encore besoin que 2020 sera l’opposition unie, où ne sera rien. Tout porte à croire au regard des dernières élections locales que le Rhdp peine à gagner une élection, sans le soutien de la Commission Electorale Indépendante (Cei) de Youssouf Bakayoko. Le sachant depuis, il ruse pour ne pas entamer la réforme en profondeur de cette organisation dont le crédit est fortement entaché. Des changements plus que nécessaires, parce que réclamés par l’opposition et ordonnés par la Cours Africaine de Justice. La course pour la présidentielle de 2020 est déjà lancée. Les rivalités et tensions jusqu’au plus haut sommet de l’État, ont déjà fait leurs victimes. Et cela a fini d’achever Ouattara comme l’a indiqué le président Affi N’Guessan. Ouattara a perdu ses alliés que sont le président Bédié et Soro. Les candidats potentiels à la présidentielle de 2020 sont légion. Des ambitions d’autant plus nombreuses que peu d’entre ces prétendants envisagent que le Rhdp puisse faire le poids devant une opposition unie, au sein de la plateforme mise sur pied autour du président Bédié. Galvanisée depuis l’acquittement de son leader, Laurent Gbagbo, quoique divisé par les luttes internes, le Front populaire ivoirien (FPI) est pourtant décidé à ne plus jouer les seconds rôles. Après l’aile du FPI dirigée par Pascal Affi N’Guessan, c’est celle des Gbagbo ou rien, qui a décidé de faire son retour dans le jeu électoral. Mieux, les deux ailes souhaitent aller en rang serré. Si elle veut s’assurer la présidence pour le nouveau quinquennat en 2020, la plateforme de l’opposition va donc devoir s’efforcer de rester unie, raison pour laquelle elle fait les mains et pieds pour fédérer les énergies au sein du FPI. Des émissaires du Président Bédié se sont rendus en Belgique, afin de rencontrer le président Gbagbo. Pour les trois partis dominant la vie politique ivoirienne, l’année prochaine s’annonce décisive dans la course à la présidentielle de 2020. Après le RDR, en septembre 2017, le PDCI et le FPI préparent l’un et l’autre leurs congrès pour 2018. Au PDCI, plusieurs cadres laissent entendre que le rendez-vous sera l’occasion d’un vaste remaniement de la direction, avec un nouvel organigramme qui pourrait permettre de « mettre en orbite » le candidat du parti pour 2020. Pendant que l’opposition affiche sa sérénité, les palabres entre Soro et Amadou Gon Coulibaly, le Premier ministre – considéré comme le préféré du chef de l’État dans l’optique de 2020, battent leurs pleins et on ne s’en cache plus. « Ingrat » contre « déloyal », depuis plusieurs mois, les attaques fusent.
Michel Beta